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L’argent des crabes
Nous continuons notre voyage au pays des Benga, une communauté établie à un endroit paradisiaque du Gabon, le Cap Estérias.
Les Benga vivent essentiellement de la mer, d’une façon ou d’une autre : pêche de poisson au large, pêche au couteau dans le sable de la côte, piégeage des crabes dans la mangrove, et même pêche de tortues de mer, une activité controversée comme nous l’avons vu la semaine dernière.
Nous allons à présent aborder la pêche au crabe, avec deux films, l’un où un jeune piégeur, parle des difficultés croissantes du métier, et l’autre où nous partirons relever les « casiers » en compagnie d’un groupe de piégeurs.
Et pour démarrer, donc, la parole est à Tataka, héritier d’une longue lignée de piégeurs, qui voit son moyen de subsistance se réduire au fur et à mesure que la ressource diminue. Entre exploitation du sable et destruction de la mangrove pour la construction de maisons, les crabes ne trouvent en effet plus l’endroit assez hospitalier…
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Linguiste : Patrick Mouguiama-Daouda
Image et son : Muriel Lutz
Montage : Caroline Laurent
Pour rappel : le benga est parlé au Gabon sur la zone cotiêre (Cap Esterias et Cap Santa Clara) au nord de Libreville. On trouve également des Benga en Guinée Equatoriale, principalement sur l’île Corisco. La pêche est leur activité traditionnelle principale.
La langue est une langue bantoue de la grande famille Niger-Congo. La classification linguistique plus approfondie est pour le reste complexe : on trouve des similarités avec des langues parlées plus au nord, mais également avec les langues parlées à l’est (langues du groupe Kota-kele).
Moins de 1000 individus sont aujourd’hui capables d’utiliser cette langue et ce chiffre est en constante diminution en partie parce que la communauté s’intègre progressivement dans la communauté myéné voisine.