Imprimer |
9-13 février 2011
Rozenn Milin, Directrice de Sorosoro, à l’Université de Hawaii
à la Conférence Internationale sur la Documentation et la Préservation des Langues
Nous annoncions il y a peu la tenue de la 2ème International Conference on Language Documentation and Conservation à l’Université de Hawaï. Cette conférence avait un double objet : passer en revue les différentes approches de la recherche linguistique d’une part et celles de la revitalisation de ces langues d’autre part.
Pendant quelques jours, ce sont donc 350 linguistes venus de toutes parts qui se sont réunis pour animer ou participer à des dizaines de conférences concernant des langues parlées sur les 5 continents. Les sujets abordés étaient nombreux et aussi divers que l’élaboration de dictionnaires, la formation des populations autochtones aux projets de description linguistique, ou encore la place de la vidéo dans la documentation.
De fait, la vidéo tenait cette année une place importante dans le programme. Tout d’abord, une projection de films réalisés en langues indigènes était proposée le 10 février, préparée par Melissa Bisagni, de la Smithsonian Institution à Washington, et Rozenn Milin, directrice de Sorosoro. Les deux organisatrices n’avaient pas choisi la facilité, puisqu’elles avaient décidé de projeter, non pas des films documentaires sur ces langues, mais des films de fiction et d’animation, afin de bien montrer que l’on peut aussi créer des œuvres cinématographiques dans des langues minoritaires, voire des langues très menacées de disparition. Les participants ont ainsi pu découvrir des histoires racontées dans des langues comme l’ikpeng (Brésil), le navajo (Etats-Unis), le creek (Canada), le saami (Norvège) ou encore le gallois.
L’audiovisuel était également présent dans une série de conférences intitulées « L’utilisation du film dans la documentation linguistique ». Des réalisateurs comme Lisa Jackson (Anishinaabe du Canada) ou Vilsoni Hereniko (langue rotuman des Iles Fidji) ont ainsi pu montrer des extraits de leurs films en langues autochtones, le réalisateur Paul Rickard a présenté une série d’émissions de télévision en langue mohawk, et Rozenn Milin a pu, quant à elle, expliquer la démarche de Sorosoro en projetant plusieurs des films courts réalisés au Sénégal, au Gabon et au Guatemala.
Le succès de ces différentes sessions consacrées au rôle de l’audiovisuel dans la documentation et la création en langues en danger, le nombre de participants et la qualité des questions posées reflète l’intérêt grandissant pour ce sujet, y compris dans les circuits académiques.