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12 janvier 2011 : lancement d’une radio associative en langue kaqchikel, au Guatemala
Une initiative vue sur le site américain Cultural Survival et dont on ne peut que se réjouir : Radio Ixchel, toute nouvelle station, qui émet en langue kaqchikel dans la ville de Sumpango, au Guatemala. Son fondateur, Anselmo Xunic, a voulu créer cette radio pour pallier la grande absence sur les ondes guatémaltèques des Kaqchikels, une communauté qui vit sur les hautes terres centrales du pays et que nous connaissons bien à Sorosoro pour les avoir filmés en 2009.
Rappelons que la langue kaqchikel est une langue amérindienne faisant partie du groupe quiché-mam de la famille des langues mayas. On estime à environ 450.000 le nombre de ses locuteurs, sur une population totale de 800.000 âmes.
C’est la protectrice de la ville de Sumpango, Ixchel, déesse de l’eau et de la fertilité dans la mythologie maya, qui a donné son nom à cette radio animée par 16 volontaires et qui émet tous les jours entre 6h et 22h. Fonctionnant avec un budget de 250 dollars par mois, elle est financée grâce aux dons d’entreprises locales et d’associations qui, en échange, jouissent d’un temps de parole sur l’antenne.
On peut notamment y écouter des émissions éducatives et des espaces de libre antenne dédiés aux auditeurs adolescents.
Autre point mis en avant par son créateur : de toutes les radios communautaires au Guatemala, Ixchel est celle qui fait participer le plus de femmes, souvent mises à l’écart des médias. Rigoberta Gonzales, qui anime un programme sur les droits de la femme, explique que grâce à Radio Ixchel elle s’adresse aux femmes de la ville sur des sujets sensibles, ce qui aurait été impossible il y a quelques années.
Petite ombre au tableau : les radios communautaires ne sont pas entièrement légales au Guatemala, et Radio Ixchel a déjà été victime d’une descente de police qui a exigé la suspension de l’antenne. La radio a finalement repris grâce à l’immense solidarité et la pression de toute la communauté kaqchiquel.
Pour en savoir plus : l’article sur le site de Cultural Survival