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11 janvier 2011 : selon un blog de MediaPart, parler kurde au téléphone avec ses proches est interdit dans une prison en Syrie
Nous évoquions la semaine dernière un article du journal canadien Métro qui relatait les discriminations dont est victime la langue kurde en Turquie. Cette semaine, c’est le site Médiapart qui se penche sur la situation des Kurdes de Syrie, dont le sort semble encore moins enviable.
Selon Maxime Azadi, un blogueur de MediaPart, qui rapporte une information de KurdWatch (site Internet dédié aux violations des droits de l’homme à l’encontre des Kurdes en Syrie), les détenus kurdes de la prison d’Adra, près de Damas, sont privés de parler leur langue maternelle lors de conversations au téléphone avec leurs proches. Depuis plusieurs semaines, l’arabe est la seule langue autorisée, alors que beaucoup de ces prisonniers ne la parlent pas.
Rappelons qu’en Syrie la population kurde est estimée à 2 millions de personnes (9% de la population totale). Selon Maxime Azadi, il serait interdit d’y publier des documents en kurde, sous peine d’encourir cinq ans de prison. Il serait également interdit d’écouter de la musique et de regarder des films dans cette langue, de l’enseigner et même de la parler lors de fêtes privées. Maxime Azadi finit par relever ce paradoxe : malgré les pressions, massacres et négations dont elle est victime, la langue kurde se maintient (environ 30 millions de locuteurs au total) et gagnerait même du terrain.