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17 décembre 2010 : les Etats-Unis soutiennent enfin la Déclaration sur les droits des peuples autochtones
Une excellente nouvelle que rapporte le site Survival (France) : les Etats-Unis ont officiellement entériné la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. C’était le dernier pays non signataire, depuis que le Canada avait donné son appui officiel en novembre dernier.
Il faut rappeler que la situation chez les Indiens des Etats-Unis est particulièrement alarmante : selon l’ONU, le taux de suicide y est 62% plus élevé que celui de la population non indienne et le risque d’être infecté par la tuberculose 600 fois plus grand.
Dans le monde entier, les peuples indigènes sont victimes de marginalisation et de discrimination (voir par exemple le récent article de Sorosoro à propos du film d’un cinéaste aborigène australien, Samson et Delilah). C’est pourquoi l’Assemblée générale de l’ONU a adopté en 2007 une Déclaration, afin d’énoncer une série de principes selon lesquels un Etat peut être jugé pour son comportement à l’égard des peuples indigènes.
Trois articles de cette Déclaration (13, 14 et 16) concernent plus particulièrement la sauvegarde des langues indigènes. Ils mettent en avant le droit des peuples autochtones à revivifier, utiliser et transmettre leur langue, en créant par exemple leurs propres médias et leurs propres écoles.
Mais en dépit de sa valeur morale, la Déclaration sur les droits des peuples autochtones reste non contraignante. C’est ainsi qu’au Guatemala, par exemple, une radio communautaire en langue kaqchikel a dû être temporairement suspendue à la suite d’une descente de police, comme le racontait Sorosoro la semaine dernière encore.
En annonçant sa décision de signer la Déclaration, le président Obama a déclaré : « Ce qui importe beaucoup plus que n’importe quelle résolution ou déclaration, ce sont les actions qui correspondent à ces mots ». On ne saurait trop conseiller aux Etats de prendre ces mots aux pieds de la lettre.