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Chants de pêche
Parmi toute la panoplie de genres couverts par la littérature orale, les chants occupent en Afrique une place très importante. Si on les trouve souvent associés à des cérémonies rituelles (initiation, funérailles, naissance…), ils recouvrent en réalité une gamme bien plus vaste d’occasions. Les chants profanes dits « corporatifs », qui rythment certaines tâches de la vie quotidienne (travaux agricoles, lessive…), sont en particulier encore très présents, alors qu’ils ont presque disparu dans la plupart des sociétés occidentales contemporaines.
Sorosoro propose donc cette semaine une escapade sur les bords du lac Oguémoué, au Gabon, où des femmes akélé scandent des chansons de pêche.
Le poisson est en effet une ressource alimentaire importante dans ce pays, qui en consomme plus de 50 000 tonnes par an !
Les poissons pêchés dans les lacs des alentours de Lambaréné sont nombreux : le capitaine (ntsènô), le poisson rouge (ntsivo), les machoirons (bakèmbô), les dorades (munkwèrè), les gros silures (bambasse ba néné), les tilapias, les carpes…
Les hommes pêchent au filet, à l’épervier, au hameçon ou avec des lances à plusieurs pointes, alors que les femmes utilisent plutôt des cannes à pêche, des nasses ou de l’herbe au poison.
Et surtout, ce sont les femmes qui vident les poissons, comme on peut l’entendre dans ces chansons !
Linguiste : Jean-Marie Hombert
Image et son : Luc-Henri Fage
Traduction : Hugues Awanhet
Montage : Caroline Laurent