Le Njembe, ou Niembé, ou encore Ndjembé, est un rite pratiqué au Gabon, exclusivement par les femmes. C’est une sorte de réponse aux rites du Mwiri et du Bwiti, réservés quant à eux aux hommes. Ces rites sont ainsi les deux pendants de l’initiation qui conduit de l’enfance à l’âge adulte.

Dans le cadre du Njembe, c’est sous l’autorité d’une « mère spirituelle », gardienne et garante des traditions, que se déroule l’initiation. L’enseignement prodigué doit permettre aux jeunes femmes de résoudre tous les problèmes quotidiens de la vie courante, et aussi de prendre les revers de la vie avec sagesse….

Le monde des esprits des ancêtres règne sur l’ensemble du rite, lui donnant une forte tonalité spirituelle. Pour que les humains trouvent la paix et la sérénité, il faut que les esprits soient eux-mêmes rassasiés et apaisés.

Les cérémonies se composent d’un cortège de chants et danses, exécutés par les femmes parées de peintures corporelles. On retrouve ici dans la vidéo un groupe de femmes, hors contexte de cérémonie, qui reprennent en cœur quelques unes des chansons du rite. On y retrouve les thèmes de l’initiation : la transmission par la mère, la cuisine, la perte de la virginité etc.

Parmi ces chansons, on remarquera en particulier celle où il est question de cicatrices, qui fait très probablement référence à la blessure, loin d’être symbolique, que représente l’excision (M’as tu vu avec des cicatrices? m’as-tu vu avec des abcès ? Il n’y a pas de défauts. M’as-tu vu avec une blessure? Regarde-moi. Eh il n’y a pas de défauts…).

Sur le site de Sorosoro, on peut trouver aussi, outre ces chansons scandées par des femmes akélé, une autre vidéo qui donne à voir l’une des cérémonies du rite, cette fois chez les Punu, un autre peuple gabonais établi un peu plus au sud.

Linguiste : Jean-Marie Hombert
Image et son :  Luc-Henri Fage
Traduction : Hugues Awanhet
Montage : Caroline Laurent