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Famille des langues indo-européennes
Données sur les langues indo-européennes
Où sont parlées les langues indo-européennes ?
La majorité (environ les ¾) des pays du monde ont comme seule ou principale langue officielle une langue indo-européenne.
Ce phénomène est dû soit à l’autochtonie de la langue, soit à un « héritage » de la colonisation. Au premier cas de figure appartient l’ensemble des pays européens sauf 6 (Hongrie, Finlande, Estonie, Turquie, Géorgie, Azerbaïdjan), et une partie de l’Asie : Iran, Afghanistan, Inde (sauf les Etats du sud où l’on parle des langues dravidiennes), Pakistan, Bangladesh, et Sri Lanka. Dans le second cas on trouve l’Afrique subsaharienne, l’ensemble du continent américain, et une bonne partie de l’Océanie.
De ce fait les langues indo-européennes comptent environ 3 milliards de locuteurs, c’est la famille qui a le plus grand nombre de locuteurs dans le monde.
Langues ou variantes de langues dans le domaine indo-européen
Dans beaucoup de pays d’Europe et du sous-continent indien se pose un problème délicat, qui devrait n’être que d’ordre linguistique mais dérive souvent dans le domaine politique : quel est le statut des formes de parler proches de la langue officielle ?
Partout dans le monde, les langues évoluent et une langue peut évoluer de façon divergente si le territoire où elle est parlée est assez vaste et si les contacts entre les différentes zones de son territoire sont lâches. Il se crée ainsi au cours des siècles des variantes dialectales de la langue (« ils ne parlent pas comme nous, mais on les comprend »), puis avec l’accroissement de la profondeur historique l’intercompréhension se perd et on peut parler de langues différentes, quoique de la même famille (« on ne les comprend pas, ils parlent une autre langue ») : c’est ainsi que le latin a évolué en français, espagnol, italien, etc.
En l’absence d’Etat national plus ou moins centralisé, la diversification dialectale est de règle. Mais quand un Etat national se constitue, il se dote toujours d’une langue officielle, (parfois plusieurs), le plus souvent sur la base de l’une (parfois plusieurs) des variantes dialectales parlées sur son territoire : ainsi les dialectes de l’Ile de France et du Val de Loire pour le français, le toscan pour l’italien, le castillan pour l’espagnol. Par rapport à cette langue officielle, qui devient un point de référence obligatoire pour tous les habitants, un autre parler non officiel est facilement identifié comme « autre langue » s’il est nettement différent (par exemple en France : le basque ou le breton) ; mais s’il est très proche (par exemple en France, le picard « chtimi », le gallo ou le morvandiau), on peut toujours dire qu’on a affaire à une langue différente et autonome, ou à une variante dialectale de la même langue.
En général, les linguistes tendent plutôt à ne pas multiplier les langues : par exemple, la plupart d’entre eux diront que le gallo-roman (c’est-à-dire : le résultat de l’évolution du latin dans la plus grande partie de ce qu’était la Gaule) est subdivisé en trois ensembles dialectaux : la langue d’oïl, la langue d’oc (ou occitan) et le francoprovençal (ou arpitan). Dans ce cadre, le picard, le wallon ou le gallo de Bretagne sont des dialectes de la langue d’oïl (plutôt que du français, qui lui aussi est un dialecte de la langue d’oïl, mais un dialecte qui a « réussi »). Mais de nombreux militants de terrain, et même certains linguistes, plaident pour l’autonomie de chacun des parlers, et parleront des langues d’oïl, des langues d’oc, etc. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans ces débats.
On peut tout de même recenser un certain nombre de cas de figures historiques, qui montrent l’éventail des politiques possibles:
- Si deux parlers très proches, voire intercompréhensibles, sont parlés dans des pays différents, la tendance la plus fréquente est de les proclamer langues différentes : c’est ce qui s’est passé pour le norvégien par rapport au danois, pour le macédonien par rapport au bulgare, pour le slovaque par rapport au tchèque, et plus récemment pour le croate et le serbe, qui sont linguistiquement une seule et même langue. Dans le même ordre d’idée, l’afrikaans (qui est une variante du néerlandais d’un point de vue linguistique) est une langue officielle d’un état souverain, l’Afrique du Sud. Dans ce cas, c’est bien la variante qui a été « normée » et « officialisée » ; à l’opposée de la situation en Belgique où ce sont le néerlandais et le français qui sont langues officielles, pas le wallon ni le flamand.
- Car dans certains cas, la stratégie inverse est adoptée : on choisit comme langue officielle une variante exogène et on garde les parlers locaux avec un statut de variante dialectale : c’est la politique choisie par la Suisse alémanique, qui a comme langue officielle l’allemand mais où sont parlés couramment des dialectes allemands réunis sous le nom de schwytzertütsch.
- D’autre part, quand une variante d’une langue officielle est parlée sur le territoire d’un pays qui a une autre langue officielle, il y a une tendance très forte à la baptiser langue régionale du pays où elle est parlée : c’est le cas, en France, de l’alsacien et du platt lorrain (qui d’un point de vue linguistique sont des dialectes allemands), du flamand occidental (dialecte néerlandais), et du corse (dialecte italien) : cette tendance est conforme aux critères de la Charte Européenne des langues régionales et minoritaires, adoptée par le Conseil de l’Europe en 1992, mais à l’époque de la Révolution, par exemple, l’Alsace était réputée parler allemand, et la Corse italien. L’écrit est un domaine où apparaît le mieux la tendance linguistiquement unitaire ou autonomiste : on observera par exemple qu’en Alsace c’est le plus souvent l’allemand « standard » qui est la forme écrite de l’Alsacien (les écrits en alsacien étant plus rares et plus récents), alors que le corse a adopté depuis plus longtemps une forme écrite qui respecte ses particularités par rapport à l’italien, qui en est linguistiquement très proche.
Classification
NB: les langues et les ensembles dialectaux sont en gras, les principales variantes dialectales en italique
Téléchargez l’arbre des langues indo-européennes
Langues Italiques
Osco-Ombrien (branche éteinte)
Langues Romanes (Latin)
Gallo-Roman
français standard et « Langues d’oïl »
• picard, gallo, normand, bourguignon, poitevin-saitongeais, lorrain, wallon, franc-comtois…
• languedocien, provençal
• limousin, auvergnat, vivaro-alpin
• gascon, aranais (variante du gascon, langue co-officielle dans le Val d’Aran)
• catalan occidental : catalan nord-occidental, valencien
• catalan oriental : roussillonnais, catalan central, variantes baléariques, alguerais.
franco-provençal ou arpitan
• lyonnais, velayen, bressan,
• savoyard, valdôtain
• valaisan, vaudois, jurassien
Gallo-italique
Idiomes gallo-italiques
• piémontais, lombard, ligure, émilien-romagnol.
Ibéro-Roman
• castillan (espagnol standard), andalous
• asturien, léonais
• galicien
Italo-Roman
• italien standard (toscan) et toscan vernaculaire
• napolitain, sicilien, campanien, calabrais, abruzzain, corse …
• vénitien
Sarde
Rhéto-Roman
romanche
Daco Roman
aroumain
Langues Celtiques
Gaélique
écossais
manx ou mannois (en revitalisation)
Brittonique
cornique (en revitalisation)
• léonard, trégorrois, cornouaillais
• vannetais
Langues Germaniques
Vieux norrois= Langues Scandinaves
Islandais-Faroyen
islandais
féroïen
Suédois-Norvégien-Danois
suédois
norvégien
danois
Vieil haut-allemand
allemand
• allemand standard
• allemand moyen : francique rhénan, francique moselan, francique
luxembourgeais, platt thuriengien, platt de Hesse, ripuarien …
• allemand supérieur : alsacien alémanique, suisse alémanique (ou
schwytzertütsch), austro-bavarois.
Vieux bas-allemand
bas-allemand central et oriental
• bas-francique, bas-saxon, bas-allemand oriental
néerlandais
• néerlandais standard
• flamand …
afrikaans (dérivé du néerlandais)
Anglo-frison
anglais
• anglais standard
• scots
frison
Langues Helléniques
grec moderne
tsakonien
Langues Balto-Slaves
Langues Baltes
letton
lituanien
Slave oriental
bielorusse
ukrainien
russe
Slave du Sud
slovène
serbo-croate
• iékavien, ékavien
• tchékavien, kachkavien
bulgaro-macédonien
• bulgare standard
• macédonien standard
Slave Occidental
polonais
• silésien
Tchèque-Slovaque
tchèque
slovaque
sorabe
kachoube
Albanais
albanais moderne
• guègue, tosque
Arménien
arménien moderne
• arménien occidental, arménien oriental
Langues Indo-Iraniennes
Branche Iranienne
Groupe méridional
pashtou
waziri
Sarikoli
Yidgha
shughni
yazgulami
Groupe Nord
ossète
yaghnobi
Groupe Sud-Ouest (vieux persan)
persan ou farsi
tadjik
hazaragi
tat
juhuru
lurique
bakhtiari
kumzari
Groupe Nord-Ouest
dilami
gilaki
mazanderani
talysh
kurde
baloutche
gorani
zazaki
Branche Indo-Aryenne
Groupe Maharashtri
cingalais
dhivehi
marathi
konkani
pali
Groupe Maghadi
halbi
oriya
assamais
chittagonien
bengali
Groupe Bihari
magahi
maithili
bhojpuri
Groupe du Nord-Ouest
sindhi
potwari
doghri
lahnda
pendjabi
Groupe Dardique
nuristani
pashayi
shina
kashmiri
bihari
Groupe Pahari
népali
palpa
kumaoni
garhwali
Groupe Hindustani
hindi
haryani
ourdou
dakhini
Groupe central
Quelles sont les langues indo-européennes en danger ?
Les langues italiques :
Beaucoup de variantes de la langue d’oil sont en danger, ainsi que tous les dialectes de l’occitan et du franco-provençal. La plupart des dialectes de l’italo-roman, hors l’italien standard sont menacés.
Toutes les langues celtiques sont en danger, a l’exception possible du gallois, le mannois (éteint dans les années 70) et le cornique (éteint au 18ème siècle) sont en cours de revitalisation avec une poignée de jeunes locuteurs natifs bilingues apparus très récemment.
Les langues germaniques :
Les dialectes du francique, le yiddish, ainsi que les dialectes bas allemand sont également en danger (à l’exception du schwytzertütsch. Le faroyen, les dialectes frisons sont en danger et le dialecte scots également.
Les langues helléniques :
Le tsakonien est «en situation critique » selon les critères de l’UNESCO et pourrait s’éteindre prochainement.
Les langues balto-slaves :
Le sorabe et le kachoubien sont en danger.
Langues indo-iraniennes :
Pour la branche iranienne, les langues menacées ou en danger selon l’UNESCO sont : le sarikoli, le shughni, le yidgha le yaghnobi, le talysh, le gorani, le yazgulami, le tat et le kumzari ; ces trois dernières étant les plus menacées.
Pour la branche indo-aryenne, l’UNESCO reconnait les langues suivantes comme menacées ou en danger : le nuristani, le pashayi, le kumaoni et le garhwali.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org
Fiches descriptives disponibles pour les langues suivantes au sein de cette famille :
- L'abruzzain
- L'aragonais
- L'asturien
- L'émilien-romagnol
- L'espagnol
- L'irlandais
- L'italien
- L'occitan
- Le béarnais
- Le breton
- Le calabrais
- Le catalan
- Le corse
- Le français
- Le franco-provençal
- Le frioulan
- Le galicien
- Le gallois
- Le ladin
- Le ligure
- Le lombard
- Le luxembourgeois
- Le poitevin-saintongeais
- Le portugais
- Le provençal
- Le romani
- Le roumain
- Le sarde
- Le vénitien
- Le yiddish