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20 mars 2016 : disparition du dernier locuteur du nuchatlaht
Triste nouvelle pour les langues indigènes du Canada. L’une d’entre elles, le nuchatlaht, vient de disparaître avec la mort de son dernier locuteur, Alban Michael, âgé de 89 ans.
Le nuchatlaht était une des langue wakashanes, parlées à l’ouest du Canada, principalement sur l’île de Vancouver. C’était plus précisément un des nombreux dialectes du nuu-chah-nulth qui, trop difficilement intercompréhensibles, étaient souvent considérés par les locuteurs eux-même comme des langues différentes.
M. Michael était l’une des dernières personnes à avoir été élevées au sein de la culture et de la langue nuchatlaht, n’ayant commencé à apprendre l’anglais qu’à l’adolescence. De nombreux autres locuteurs perdirent l’usage de leur langue à cause d’une politique scolaire privilégiant l’anglais et punissant l’utilisation des langues indigènes.
Mais M. Michael continuant de l’utiliser car c’était pour lui la seule manière de communiquer avec ses parents. Plus tard, il continua de l’utiliser comme langue secrète, lorsqu’il devait contacter d’autres locaux par radio et qu’il ne souhaitait pas que des étrangers écoutent leurs conversations ! Sa femme Rose étant elle locutrice d’une tout autre langue, le kwak’wala, elle aussi langue wakashane, la langue familiale devint l’anglais et M. Michael cessa d’utiliser sa langue maternelle.
Les autres dialectes du nuu-chah-nulth (tels que le Kyuquot, le Hesquiaht ou encore le Mowachah), parlés par une centaine de locuteurs éparpillés sur l’île de Vancouver, sont désormais tous en danger critique d’extinction.