Imprimer |
14 février 2009 : Sorosoro auprès des Mayas
Au lendemain du retour du Gabon de notre première équipe de tournage, c’est vers le Guatemala que s’est envolé notre deuxième chef opérateur (14 février 2009), José Reynès. Parfait hispanophone, il est épaulé par les linguistes guatémaltèques Juliana Sis’Iboy et Juventino Perez, du centre OKMA (Oxlajuuj Keej Maya’ Ajtz’iib’), spécialisé dans la documentation des langues mayas.
Comme Muriel Lutz au Gabon, José passera trois semaines sur place, avec pour mission de filmer deux langues : le tektiteko et le kaqchikel. L’objectif est ici encore de revenir avec une cinquantaine d’heures de rushes qui serviront tout à la fois de support d’étude pour les scientifiques et de base pour la réalisation de films courts destinés à être mis en ligne sur le futur site de Sorosoro.
Le voyage de Jose Reynès se déroule en deux temps : il a d’abord pris la direction du Tectitan, une région à l’ouest du Guatemala, proche de la frontière mexicaine. Dans cette zone montagneuse, à 3 000 mètres d’altitude, seulement quelques milliers de personnes parlent encore le tektiteko. L’équipe de tournage y a filmé des récits et des mythes traditionnels, des rites comme la cérémonie de demande en mariage, des scènes de guérison des malades ou des scènes de vie quotidienne comme le tissage ou la vannerie. Le programme était intense et d’après les échos que nous en a déjà donné l’équipe, le fruit de la collecte a été excellent, voire parfois exceptionnel.
La deuxième étape du voyage est la région aux alentours de Chimaltenango, dans le centre-ouest du pays, à 1800 mètres d’altitude. José Reynes s’y trouve en ce moment pour filmer l’une des quatre langues les plus parlées au Guatemala après l’espagnol, le kaqchikel, qui compte près de 450 000 locuteurs. A Iximche’, cité capitale des mayas kaqchikel jusqu’en 1524, se déroulaient le 22 février les cérémonies du nouvel an maya, un événement majeur de la vie des populations autochtones du Guatemala. Artisanat, musique traditionnelle, contes et légendes, pharmacopée locale, chasse et cueillette sont également au programme des prochains jours.
Deux autres sessions de tournage, en mai et novembre cette année, enrichiront cette collecte audiovisuelle : en un an, Sorosoro espère filmer six langues maya dans ce pays, et l’année suivante de nouveau 6 langues de telle sorte que le programme documente en images et en sons 12 des 22 langues mayas parlées au Guatemala.