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Les langues aussi bien que le patrimoine matériel
Une langue vaut bien une cathédrale. |
Michel Launey, directeur de recherche à l’IRD, Guyane |
Beaucoup d’actions sont aujourd’hui engagées à travers le monde pour sauver des oeuvres d’art, des monuments, des lieux de mémoire etc.
Partout l’on estime qu’il est important de restaurer telle pièce de musée, de classer patrimoine de l’humanité tel village ancien, de veiller à ce que ne disparaisse pas tel site archéologique.
Tous ces programmes de préservation existent parce que les êtres humains sont conscients de la nécessité de transmettre ce qu’ils ont appris, imaginé, construit au fil des âges, parce que le savoir et l’expérience doivent être perpétués, parce que sans le passé l’avenir est appauvri.
Alors, quelle différence entre des pierres et des langues, entre des toiles et des contes ? Quelle différence entre des productions matérielles et des productions immatérielles ? Les unes et les autres sont le fruit de l’imagination et du génie humains. Tout comme les monuments, les langues du monde sont des œuvres à préserver : elles sont notre héritage commun, elles ont traversé les siècles et les millénaires, elles ont été transmises jusqu’à nous de génération en génération, et il est de notre devoir de ne pas laisser disparaître cette part immense de notre patrimoine.