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Les 3è rencontres Sorosoro du 8 décembre 2011
C’est début 2009 que partait la première équipe de tournage de Sorosoro, pour filmer au Gabon les communautés Benga et Mpongwè, afin de consigner en images et en sons les langues et les cultures de ces peuples. Au fil des années, d’autres équipes ont suivi, au Gabon, encore, mais aussi au Sénégal, au Guatemala, en Guyane, en Nouvelle-Calédonie…
Trois ans plus tard, le 8 décembre 2011, Sorosoro faisait donc un point public sur toutes ces activités lors des 3e Rencontres Sorosoro, qui se sont déclinées suivant trois axes :
- Un bilan des tournages
Rozenn Milin, directrice de Sorosoro, a ainsi présenté les derniers tournages au Sénégal, en Nouvelle-Calédonie et en Guyane, avec une sélection de films courts issus de ces tournages. L’accent était mis en particulier sur le Sénégal, avec l’intervention de Marcel Camara, issu de la communauté bedik du Sénégal, qui a témoigné de l’utilité du travail de documentation effectué par Sorosoro. - Une communication de Colette Grinevald
La présidente du Conseil Scientifique de Sorosoro s’est exprimée sur « 40 ans de travail de terrain, pour quoi ? pour qui ? ». Au bout d’une vie professionnelle passée sur différents terrains d’Amérique Latine, elle est revenue sur ces questions essentielles : à quoi sert le travail des linguistes ? en quoi aident-ils les peuples à se développer ? Avec son expérience et sa vision humaniste, elle a évoqué la place des scientifiques de terrain et leur engagement auprès des communautés autochtones, etc. - Un focus sur l’Inde
– L’écrivain Irène Frain, auteur de plusieurs livres ayant pour cadre l’Inde (Le Nabab, Devi, Gandhi, La forêt des 29…) a parlé en particulier des Bishnoïs, une communauté du Rajasthan qui depuis cinq siècles vit selon des préceptes stricts de respect de la nature et est ainsi un exemple vivant d’équilibre entre la nature et l’homme.
– La grande linguiste indienne Anvita Abbi a quant à elle décrit ce que nous perdons lorsqu’une langue meurt. Elle a notamment évoqué les îles Andaman au large de l’Inde, qui portent des langues très anciennes, toutes menacées d’extinction, et tout particulièrement la langue bô, qu’elle a décrite et documentée, avant que la dernière locutrice ne s’éteigne début 2010.
– La séance s’est terminée par la projection de Yarwng, un film indien en langue kokborok, réalisé par Joseph Pulinthanath, primé à divers festivals et inédit en France. Basé sur une histoire vraie, ce film raconte l’histoire d’un village comme tant d’autres au nord-est de l’Inde, qui est condamné à être englouti suite à la construction d’un barrage en amont. La population doit fuir quand les éléphants arrivent pour détruire leurs habitations. Karmati et Wakhirai sont alors séparés…