Imprimer |
Le yuki
Données collectées par l’UNICEF
Données sur la langue yuki
Cette langue ne doit pas être confondue avec le yuki d’Amérique du Nord (éteint aujourd’hui), ni avec le mbya, langue guarani du groupe I.
Noms alternatifs : yuqui, bía, biá yë, mbia
L’autodénomination de la langue est biá yë (« la langue des gens »), mais le nom « yuki » semble être acceptée par la communauté.
Classification : Famille tupi, langues tupi-guarani, groupe II
Aire géographique : Bolivie, département de Cochabamban province de Carrasco, entre le rio Chimoré et le rio Ixilo à Biá Recuaté.
Nombre de locuteurs : 140 locuteurs sur une population globale de 208 personnes, selon Crevels (2010).
Statut de la langue : Selon les termes du décret suprême 25894 du 11 septembre, approuvé en l’an 2000, le yuki est une des langues « indigènes reconnues comme officielles » en Bolivie.
Vitalité et Transmission : Selon l’UNESCO, le yuki est une langue « sérieusement en danger ».
Crevels (2010) signale cependant qu’une thèse en cours menée par Callejas & Rioja révélerait une surprenante vitalité du yuki dans la communauté de Biá Recuaté vitalité qui apparaît paradoxale au regard du processus d’acculturation, de la négation de l’identité que subissent les Yukis.
Précisions historiques et ethnographiques
Les Yukis sont le dernier peuple guarani de Bolivie à être entré en contact avec la culture coloniale. En 1965 ce sont les évangélistes des New Tribes Mission qui ont rencontré les premiers groupes nomades yukis. En 1971 quelques familles ont commencé à être sédentarisées, puis en 1986 et 89 deux autres groupes ont été contactés et déplacés à Biá Recuaté. Ces contacts n’ont pas été sans conflits, parfois violents, entre les yukis et les agriculteurs ou les ouvriers du chemin de fer qui envahissaient leur territoire.
Les Yukis sédentarisés sont devenus complètement dépendants des missionnaires qui les fournissent en médicaments, en vêtements mais aussi en denrées alimentaires.
Traditionnellement chasseurs-cueilleurs nomades, les Yukis ne sont pas parvenus à s’adapter au mode économique sédentaire et à l’agriculture ; ils ne produisent donc pas leurs propres aliments en suffisance et ne peuvent plus récolter de ressources comme ils le faisaient nomades. Les conséquences de cette « inadaptation » au mode de vie sédentaire, imposé par les missionnaires et la société moderne, sont terribles pour la population yuki. 85% de la population souffre de la tuberculose et de malnutrition et de nombreux adultes ont développé une forte dépendance à l’alcool.
Il semble qu’un groupe d’environ quatre familles yukis serait toujours non-contacté et vivrait en nomades dans les environs du Rio Usurinta.
En 1992 les Yukis ont constitué un Conseil Yuki, reconnu comme organisation représentative. Ce conseil, avec le Conseil Yuracaré forment la Centrale des Peuples Indigènes de Cochabamba, reconnue par le gouvernement et affiliée à la CIDOB.
Les Yukis ont été doté par le gouvernement d’un territoire de 127 000 hectares, mais l’intégrité de ce territoire est sans cesse grignotée par les populations non-autochtones migrantes dans cette région en plein développement économique.
Pour plus d’information sur les Yukis, voir les pages qui leur sont consacrées sur le site Amazonia.bo
Et les nombreux ouvrages d’Allyn Stearman McLean sur le sujet.
Sources
Crevels, Mily (2010) Bolivia Amazónica In « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 281-300.
Fabre, Alain. 2005. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [04/05/2011]
Sources en ligne
Données collectées par l’UNICEF sur le yuki
Page consacrée au yuki sur le site de Linguamón
Bibliographie complémentaire
Melgar Ortiz, Erwin. 1990. Proceso de aculturación en los Yukís. Tesis de la Universidad Mayor de San Simón. Cochabamba (ms.).
Molina, Ramiro y Xavier Albó. 2006. Gama étnica y lingüística de la población boliviana. La Paz: Sistema de las Naciones Unidas en Bolivia.
PROEIB Andes. 2000. Estudios sociolingüísticos y socioeducativos con pueblos originarios de tierras bajas de Bolivia. Informe final. Cochabamba (Mimeo).
Stearman McLean, Allyn. 1989. Yuquí. Forest nomads in a changing world. New York: Holt, Rinehart and Wilson.
Stearman McLean, Allyn. 1995. Territorial rights and realities: The Yuquí development project in Lowland Bolivia. Bolivian Studies V/1: 11-22.
Teijeiro, José. 2007. Regionalización y diversidad étnica cultural en las tierras bajas y sectores del subandino amazónico y platense de Bolivia. La Paz: Plural Editores.
Villafañe, Lucrecia 2004. Gramática Yuki: lengua Tupí-Guaraní de Bolivia. Proefschrift Katholieke Universiteit Nijmegen. Tucumán: Ediciones del Rectorado, UNT.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2005) pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org