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Le koryak
Données sur la langue koryak
Noms alternatifs : chavchuv, nymylan
Le nom « koryak » est un exonyme (nom donné par un autre peuple) adopté par les Russes et popularisés depuis. Les Koryaks ne constituant pas vraiment un groupe culturel unifié, il n’y a pas vraiment d’autodénomination. Classiquement une distinction est faite entre les « Chavchuv », les éleveurs de rennes de l’intérieur, semi-nomades et les « Nymylan » (les gens des villages), population plus sédentaire vivant sur la côte.
Dialectes : contrairement aux autres langues tchoukotko-kamtchatkiennes, le koryak se distingue par une grande variation dialectale.
On considère générallement que les dialectes principaux du koryak sont : le chavchuven, le paren, l’itkan, l’apukin, le palan, le karagin et le kamen. les différences entre ces dialectes peuvent être importantes et l’intercompréhension n’est pas assurée. Le chavchuven est le dialecte des « Chavchuv », groupe linguistiquement homogène. Les autres dialectes sont parlés par les populations de la côte.
Classification : Famille des langues tchukotko-kamtchatkienne (ou tchoukotko-kamtchadale).
L’alutor et le kerek (récemment éteint), longtemps considérés comme des dialectes du koryak, sont plutôt vus désormais comme des langues différentes quoique proches.
Aire géographique : Russie, Sibérie, Nord et centre de la péninsule du Kamtchatka. Les Koryaks vivent principalement dans le District Autonome Koryak, mais aussi dans la péninsule de Taigonos et dans le sud-est de la Région Autonome Tchouktche.
Nombre de locuteurs : Le recensement de la Fédération de Russie de 2002 comptait une population d’environ 9000 Koryaks (mais ce chiffre prend à priori également en compte les Alutor). Un autre recensement de 1989 considérait que la moitié de la population serait locutrice de koryak (à divers niveaux de compétences), mais ce chiffre est peut-être exagéré. Il est possible que le nombre de locuteurs natifs soit très inférieur.
Selon l’UNESCO il y aurait probablement moins de 2000 locuteurs. Selon le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia seulement 5 % de la population Koryak serait capable de parler couramment la langue.
Le chavchuven est le dialecte comptant le plus grand nombre de locuteurs, les autres dialectes sont moins bien connus.
Statut : le koryak est reconnu comme une « langue indigène minoritaire » ce qui lui confère une protection générique. Mais cette protection a peu d’effet en réalité.
Ecriture : il existe, depuis les années 30, un système d’écriture basé sur le dialecte chavchuven, mais peu de gens le maitrise vraiment.
Enseignement : le koryak est enseigné pour les premières années de scolarisation, mais cet enseignement concerne le seul dialecte chavchuven. Cet enseignement reste essentiellement symbolique et ne permet pas de combattre efficacement l’abandon de la langue au profit du russe. Ceci s’explique, en partie, par la difficulté de former des enseignants ayant un niveau suffisant en koryak pour pouvoir le transmettre correctement.
Médias : Il y a 3 h d’émissions radios locales par semaine en koryak et quelques pages en koryak dans le journal du District Autonome Koryak.
Vitalité et transmission :
L’UNESCO considère le koryak comme une langue « sévèrement en danger ». En de nombreux domaines le koryak a été remplacé par le russe, langue officielle de l’état et langue de l’enseignement. Le koryak n’est presque plus utilisé et son usage se restreint à la sphère privée. La transmission est en train de s’interrompre et peu d’enfants sont locuteurs de koryak. Peu de ceux qui déclarent « parler koryak » chez les jeunes générations, ont réellement un bon niveau de compétence dans la langue. Tous les locuteurs de koryak encore existant sont bilingues en russe.
Seul le dialecte chavchuven est représenté (modestement) dans les médias et dans l’enseignement, ce qui accélère le processus d’abandon de la langue par les locuteurs des autres dialectes. Les déplacements des populations, les migrations liées aux difficultés économiques et à l’effondrement de l’économie traditionnelle, les intermariages avec les populations russophones de la région, l’inefficacité de l’enseignement de la langue et les représentations négatives entourant le koryak font craindre une accélération de l’abandon de la langue au profit du Russe.
Pour plus d’information sur les Koryaks, voir la page qui leur est consacrée sur le site de Redbook of Indigenous People of the Russian Empire.
Source
Page consacrée au koryak sur le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia [06/07/2011]
Page consacrée au koryak sur le site Ethnologue.com [06/07/2011]
Bibliographie complémentaire
Fortescue, Michael (2005). « Comparative Chukotko-Kamchatkan Dictionary » in Trends in Linguistics 23. Berlin: Mouton de Gruyter.
Пронина Е. П. 2002, Учебный тематический словарь разговорной лексики корякского языка. СПб.
Жукова А.Н. 1987; Корякский язык. Учебник для учащихся педагогических училищ. Л.
Voir le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia pour une bibliographie plus complète sur le koryak.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org