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L’aïnou
Fiche réalisée par Pierre Rudloff, étudiant en LEA Japonais à l’Université de Strasbourg. 2010.
Données sur la langue
Noms alternatifs : ainu itak ( アイヌ イタク), ainugo ( アイヌ語)
Classification : Isolat
Aire géographique : Hokkaidō (Japon) et Sakhaline (Russie)
Nombre de locuteurs : 15 (A. Vovin, 1996)
Statut de la langue : L’aïnou ne possède pas de statut officiel. On peut néanmoins mentionner l’existence d’une signalisation routière bilingue dans les zones de langue aïnoue.
Vitalité et Transmission : L’aïnou est une langue presque éteinte que l’Unesco considère « en situation critique » : il ne reste qu’une dizaine de locuteurs natifs maîtrisant vraiment la langue, et elle n’est plus transmise aux nouvelles générations depuis longtemps.
Le Japon compte cent cinquante mille individus se réclamant d’ascendance aïnoue (et probablement bien plus encore si on inclut ceux qui s’ignorent de cette origine, ou préfèrent la taire par peur de discrimination). Ces gens, pour la plupart, ne parlent que le japonais.
En Sakhaline, lors du dernier recensement de 2010, une centaine de personnes s’est déclarée de descendance Aïnou, mais le nombre de ces personnes ayant des connaissances en langue aïnoue n’est pas connu.
Précisions sociolinguistiques
Majoritairement parlée dans les îles Kouriles jusqu’au milieu du XIXe siècle, et plus anciennement dans les îles de Honshū et de Sakhaline, la langue aïnoue est en voie d’extinction. En 1996, il ne restait plus qu’une dizaine de locuteurs, tous âgés de plus de 80 ans.
Précisions linguistiques
L’aïnou est un isolat, les spécialistes n’ont pas réussi à établir sa parenté linguistique avec d’autres langues.
D’un point de vue typologique, il est plutôt proche des langues dites paléo-sibériennes. On constate un certain nombre de mots communs entre l’aïnou et le nivkh ainsi qu’entre l’aïnou et le japonais, mais il s’agit d’emprunts. Toutefois certaines racines sont clairement sibériennes comme *it- « langue, mot » que l’on retrouve en samoyède par exemple (M. Morvan), d’autres non.
Sources et liens
Bronisław Piłsudski, portrait d’un ethnographe (sur Sorosoro.org), par Marie Sévéla – portrait d’un ethnographe russe qui, à la fin du XIXème siècle, s’est intéressé à la culture des aïnous et a passé de nombreuses années avec eux.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Aïnou_(langue_de_l%27ethnie_du_Japon)
http://en.wikipedia.org/wiki/Ainu_language
The languages of Japan (Shibatani, Masayoshi; ISBN:0-521-36918-5)
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