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L’alutor
Données sur la langue alutor
Noms alternatifs : aliutor, alioutor, nymylan, olioutor.
Dialectes : l’alutor comprend plusieurs dialectes tels que le palana, le karaga et l’uka. Alutor est lui-même le nom du dialecte parlé dans le village d’Alut. Chacun de ces dialectes comprend plusieurs sous-dialectes. Les dialectes sont assez proches les uns des autres et l’intercompréhension est bonne entre les locuteurs des différents dialectes. Les déplacements de population au cours du 20ème siècle et le déclin du nombre de locuteurs tendent à effacer les variations dialectales.
Classification : Famille des langues tchukotko-kamtchatkienne (ou tchoukotko-kamtchadale).
Jusque dans les années 60 l’alutor était considéré comme un dialecte du koryak.
Aire géographique : Russie, Sibérie. Dans le Territoire Autonome Koryak, sur la côte nord-est de la péninsule du Kamtchatka.
Le territoire où vivent la plupart des Alutor fait partie du Territoire Autonome Koryak, dans lequel ils sont en minorité.
Nombre de locuteurs : le nombre de locuteurs d’alutor peut seulement être grossièrement estimée. Il n’y a pas de recensement de la population Alutor de la part de l’état Russe, qui ne les reconnaît pas comme groupe ethnique distinct et les regroupe avec les Koryak dans ses recensements. L’UNESCO donne une estimation de 1000 locuteurs, mais précise que ce chiffre est probablement très au-dessus de la réalité. Selon Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia le nombre de locuteurs n’excède pas quelques centaines et le site Ethnologue.com donne une estimation de 150-200 locuteurs sur une population totale de 2000 personnes.
Statut : l’alutor n’a pas de statut officiel, il n’est pas reconnu comme une langue minoritaire en Russie.
Ecriture : il n’y a pas d’écriture propre à l’alutor, les locuteurs utilisent éventuellement le système d’écriture développé pour le koryak, mais, en réalité il n’y a que très peu d’écrits en alutor, qui, dans les représentations collectives reste toujours considéré comme un dialecte du koryak.
Enseignement : Il n’y a pas d’enseignement de la langue, ni dans la langue. Le russe reste la seule langue de scolarisation.
Vitalité et transmission : l’UNESCO considère que l’alutor est une langue « sérieusement en danger » (degré 3 sur une échelle de 5). La langue n’est plus vraiment utilisée, en dehors du cadre familial et la transmission intergénérationnelle n’est plus assurée. Les derniers locuteurs natifs sont âgés et bilingues alutor/russe (et parfois également locuteurs de koryak) ; les plus jeunes générations sont locuteurs de russe et ont peu ou pas de connaissances de la langue ancestrale.
Sources
Page consacrée à l’alutor sur le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia [30/06/2011]
Page consacrée à l’alutor sur le site Ethnologue.com [30/06/2011]
Bibliographie complémentaire
Kibrik A. E., Kodzasov S. V., Muravyova I. A. 2004. Language and Folklore of the Alutor People. // Endangered Languages of the Pacific Rim, Megumi Kurebito (ed.). (English translation by A. E. Kibrik, I. A. Muravyova, M. Kurebito, Y. Nagayama.) Suita, Japan: Nakanishi Printing Co., Ltd. 656 p
Voir le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia pour une bibliographie plus complète sur l’alutor.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org