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Famille des langues yuman-cochimi
Données sur les langues yuman-cochimi
Où sont parlées les langues yuman-cochimi ?
Ces langues sont parlées par des peuples autochtones d’Amérique du Nord et du Centre dans la vallée du Colorado en Californie, dans l’ouest de l’Arizona, aux Etats-Unis, et dans le nord des Etats de Sonora et de Basse Californie au Mexique.
Qui parle ces langues ?
Les locuteurs des langues yuman-cochimis sont des membres des « Premières Nations » nord-américaines Yumanes et Cochmis.
Nombre total de locuteurs (estimation) :
Environ 2 800 selon l’UNESCO
Classification
La famille des langues yuman-cochimi compte à ce jour 10 langues.
Sous-famille yumane
Branche Californie-Delta
Groupe yuman californien (nom alternatif : diegueño)
‘Iipay (noms alternatifs : diegueño du nord ; ipai) (ensemble dialectal) : 6 locuteurs selon UNESCO
Kumeyaay (noms alternatifs : kumiai, diegueño du centre-est) : 40 locuteurs selon UNESCO et 243 selon l’INALI
Tiipay (noms alternatifs : diegueño du sud ; tipai) (ensemble dialectal) : 184 locuteurs selon UNESCO
Yuman du Delta:
Cucapá (nom alternatif : cocopa, Delta Yuman, koipai, kuapac) : 506 locuteurs selon UNESCO et 85 locuteurs selon l’INALI
Branche du Moyen Colorado
Maricopa (ensemble dialectal) : 100 locuteurs selon UNESCO
Mojave (nom alternatif : mohave) : 100 locuteurs selon UNESCO
Yuma (noms alternatifs : kwstan; kwstaan; quechan) : 150 à 200 locuteurs selon UNESCO
Branche pai
Upland Yuman (nom alternatif : pai du nord) (ensemble dialectal) : 1 650 locuteurs selon UNESCO
Paipai Akwa’ala : 226 locuteurs selon UNESCO
Branche Kiliwa
Kiliwa : 56 locuteurs selon UNESCO et 52 selon l’INALI
Cochimi:
Cochimi : éteint
Commentaires sur la classification des langues yuman-cochimi :
Le terme « hokan » désigne un ensemble de langues qui rassemblerait les langues palaihnihanes, les langues yuman-cochimi ainsi que quelques langues isolées de l’ouest des Etats-Unis (principalement de Californie) et du nord-ouest du Mexique. Le manque de données sur beaucoup de ces langues rend les contours exacts de cette famille difficiles à déterminer. Mithun (1999) note que le groupe « hokan » n’est « pas encore considéré comme une famille linguistique valide » (p 304). Nous suivons ici sa classification, et présentons donc cette famille de manière indépendante.
Les langues yuman-cochimi sont-elles en danger ?
Oui, le cochimi est une langue éteinte, et le ‘lipay est très proche de l’extinction, parlé par une poignée de locuteurs très âgés. Toutes les langues yumanes sont considérées comme « en situation critique » par l’UNESCO (niveau 4 sur une échelle de 5) ou « sérieusement en danger » (niveau 3), c’est-à-dire qu’elles sont menacées de disparaître dans les décennies qui viennent. Seul l’ensemble dialectal pai du nord est un peu moins immédiatement menacé, mais les jeunes générations n’apprennent déjà plus les différents dialectes, l’aglais étant el plus souvent leur langue maternelle.
Eléments ethnographiques
Comment vivaient les locuteurs des langues yuman-cochimi avant la colonisation ?
Il y avait des différences culturelles entre les différents locuteurs des langues yuman-cochimi, mais on peut tout de même distinguer grossièrement deux grands groupes culturels : d’une part, les habitants du cours inférieur et de l’embouchure du Colorado, ainsi que de la Basse Californie ; de l’autre, les habitants du moyen cours du Colorado et de la région du Grand Canyon.
Les habitants du bas Colorado, les quechans par exemple, étaient plutôt des fermiers qui pratiquaient l’agriculture. Les habitants du moyen cours, comme les Mojaves, pratiquaient moins l’agriculture : ils étaient avant tout chasseurs-cueilleurs. Tous habitaient dans une région très aride et le Colorado était au cœur de leurs modes de vie. Les fermes et les villages étaient en général construits sur les rives du fleuve. Les Mojaves sont reconnus pour la qualité de leur poterie, et pratiquaient le tatouage rituel sur le visage. Ils avaient des relations commerciales avec les tribus de la côte californienne.
Comment étaient-ils organisés ?
L’environnement aride ne favorisant pas les grands regroupements, il n’y avait pas vraiment de villes, mais plutôt des petits villages et des hameaux. Les habitations étaient faites de bois, d’herbes sèches et parfois recouvertes de sable afin de préserver la fraîcheur. Il n’y avait pas non plus d’organisation centrale, excepté durant les guerres, où de nombreux Mojaves, par exemple, pouvaient se rassembler sous les ordres d’un même chef. Chaque village était autonome et possédait un chef héréditaire qui était plus un « conseiller/diplomate/ économiste » qu’un autocrate. Les sociétés étaient généralement divisées en clans. Ces clans étaient patrilinéaires, ce qui signifie que l’on appartenait au clan de son père. Les Mojaves comptaient traditionnellement 22 clans.
Sources:
Mithun, Marianne The languages of Native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press. (1999).
Campbell, Lyle. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press. (1997)
Site dédié aux langues amérindiennes:
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Fiches descriptives disponibles pour les langues suivantes au sein de cette famille :