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Famille des langues uto-aztèques
Où sont parlées les langues uto-aztèques ?
Ces langues sont parlées par des peuples autochtones d’Amérique du Nord et d’Amérique Centrale dans une vaste zone géographique comprenant :
– les états de L’Oregon, de l’Idaho, de la Californie, du Nevada, du Wyoming et de l’Oklahoma aux Etats-Unis,
– les états de Sonora, de Chihuahua, de Jalisco, de Durando, de Pueblo, de Hidalgo, de Veracruz, d’Oaxaca, de San Luis Potosi, du Michoacán, du Tabasco et la ville de Mexico au Mexique,
– le Salvador, qui compte quelques locuteurs de pipil.
C’est la famille de langues amérindiennes d’Amérique du Nord ayant le plus grand nombre de locuteurs.
Nombre total de locuteurs (estimation) :
Environ 1 000 000 selon l’UNESCO
Classification
La famille des langues uto-aztèques compte à ce jour 21 langues actives.
Sous-famille Numique
Branche Numique de l’ouest
Mono (noms alternatifs : monachi, monache) : 70 locuteurs selon UNESCO
Paiute du nord (nom alternatif : paviotso) : 700 locuteurs selon UNESCO
Branche Numique du centre
Comanche : 100 locuteurs selon UNESCO
Panamint (nom alternatif : koso) : 20 locuteurs selon UNESCO
Shoshone (ensemble dialectal, nom alternatif : shoshoni) : 2 000 locuteurs selon UNESCO
Branche Numique du sud
Kawaiisu : 10 locuteurs selon UNESCO
Kern (ensemble dialectal, nom alternatif : tübatulabal) : éteint selon UNESCO et 6 locuteurs selon SIL
Ute (nom alternatif : paiute du sud) : 600 locuteurs selon UNESCO
Sous Famille Takique
Branche Serrane
Kitanemuk : éteint
Serrano : éteint
Taviam (nom alternatif : alliklik) : éteint
Gabrielino : éteint
Branche Cupane
Cupeno (nom alternatif : agua caliente) : éteint
Cahuilla : 30 locuteurs selon UNESCO
Luiseno : 5 locuteurs selon UNESCO
Janeno (noms alternatifs : ajachmen ; netela) : éteint
Hopi (nom alternatif : pueblo) : 5 000 locuteurs selon UNESCO
Sous Famille Temipane ou Pimique
O’odham (nom alternatif : haut piman) : 15 000 locuteurs selon UNESCO
Pima Bajo (ensemble dialectal, noms alternatifs : bas piman ; piman des montagnes) : 150 locuteurs selon UNESCO
Tepehuan du nord
Tepehuan du sud
Sous-Famille Taracahitique
Branche Tarahumarane
Guarijio (Noms alternatifs : arihio, warihio, warihó) 1 300 locuteurs selon UNESCO et 1671 selon l’INALI
Tarahumara : 25 000 locuteurs selon UNESCO
Branche Opatane
Cahita: 510 locuteurs selon UNESCO
Opata: éteint
Tubar : éteint
Sous- Famille Corachole
Cora : 15 000 locuteurs selon UNESCO et 13251 locuteurs selon l’INALI
Huichol (nom alternatif: wixárika): 35 000 locuteurs selon UNESCO et 30 686 selon l’INALI
Sous- Famille Nahuatl ou Aztecane
Pochutec : éteint
Groupe Aztèque
Nahuatl (ensemble dialectal) : 900 000 locuteurs selon UNESCO et 1 500 000 selon l’Union latine
Pipil : 430 locuteurs selon UNESCO
Commentaire sur la classification des langues uto-aztèques :
Nous suivons ici la classification de Marianne Mithun (1999)
Les liens entre les différentes sous-familles des langues uto-aztèques sont établis depuis longtemps. Toutefois, le nombre exact de langues est sujet à débat, selon les critères de distinction entre langues et dialectes.
La question la plus délicate est celle du nahuatl. Certaines sources peuvent compter jusqu’à 28 différentes langues nahuatl ! Cependant, selon Mithun (1999), il s’agit en fait d’un ensemble dialectal comprenant une trentaine de variantes. Nous suivons ici sa classification, considérée comme largement consensuelle.
Les langues uto-aztèques sont-elles en danger ?
Oui, toutes les langues uto-aztèques sont en danger.
Les langues de la sous-famille numic sont considérées comme « en situation critique » par l’UNESCO. Avec seulement quelques dizaines ou quelques centaines de locuteurs âgés, elles risquent de s’éteindre dans les années qui viennent. Malgré ses 2000 locuteurs, on ne peut pas dire que le shoshone soit vraiment moins menacé. Quant au kern, il est au bord de l’extinction, s’il n’est pas déjà éteint.
En ce qui concerne la sous-famille takic, 5 langues sur 7 sont maintenant éteintes, et les deux langues qui restent n’ont plus qu’une poignée de locuteurs, très âgés : elles sont donc au bord de l’extinction.
Parmi les langues parlées au Mexique, le pima bajo et le pipil sont les plus menacées, elles risquent elles aussi de s’éteindre dans un avenir proche.
Les langues qui comptent quelques milliers de locuteurs, le hopi inclus, sont considérées comme menacées ou en danger par l’UNESCO. Si elles ont moins de chance de s’éteindre dans un avenir proche, leur survie n’est toutefois pas assurée sur les décennies à venir.
L’ensemble dialectal nahuatl compte le plus grand nombre de locuteurs (1 million environ) et on pourrait penser que sa survie immédiate est assurée. Cependant, ce chiffre pourrait diminuer drastiquement dans les trente prochaines années car le nombre d’enfants qui apprennent le nahuatl en tant que langue maternelle décroit à une vitesse vertigineuse.
Sources:
Mithun, Marianne The languages of Native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press. (1999).
Campbell, Lyle. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press. (1997)
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org
Fiches descriptives disponibles pour les langues suivantes au sein de cette famille :