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16 novembre 2011 : sortie en France du film « L’ordre et la morale » sur l’attaque d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie
Il aura fallu presque 10 ans à Mathieu Kassovitz pour monter son film sur les événements d’Ouvéa, mais il y est arrivé ! Pour cela, il s’est basé sur le livre « L’ordre et l’action », du commandant Legorjus, l’un des protagonistes de l’histoire. Et Kassovitz endosse lui-même le rôle de Legorjus, faisant appel par ailleurs à des comédiens non professionnels kanak.
Depuis sa sortie, le film fait grand bruit, provoquant de nombreuses réactions et débats. Le sujet est certes encore très douloureux pour beaucoup.
Mais rappelons les faits : en avril 1988, sur l’île d’Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, un groupe d’indépendantistes kanaks attaque la gendarmerie de Fayaoué. Ils tuent 4 gendarmes et en enlèvent 27 autres, qu’ils retiennent en otage dans une grotte isolée de l’île. Ce sont alors 300 militaires qui sont envoyés pour rétablir l’ordre. Philippe Legorjus, commandant du GIGN (Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale), passe 10 jours à négocier avec les différents protagonistes, mais l’assaut est finalement donné, causant la mort de 19 Kanaks et de 2 militaires.
Au-delà du film, cet épisode tragique aura quoi qu’il en soit débouché sur les accords de Matignon, signés à Paris le 26 juin 1988 par Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, sous l’égide du gouvernement français représenté par Michel Rocard. Ces accords prévoyaient une période de développement de 10 ans, avec des garanties économiques et institutionnelles pour la communauté kanak, et l’amnistie pour tous ceux qui avaient participé aux événements d’Ouvéa.
Un second accord, l’Accord de Nouméa, fut ensuite signé le 5 mai 1998, qui reconnaissait la légitimité des Kanaks en tant que peuple premier de l’île et prévoyait un transfert progressif des compétences, hormis dans les domaines régaliens de la défense, la sécurité, la justice, la monnaie et la politique étrangère, qui restaient des compétences de la République française.
Enfin, un référendum est prévu entre 2014 et 2018, à une date non encore précisée, qui permettra de statuer sur la question du transfert des compétences régaliennes et de « l’accès à un statut international de pleine responsabilité ».