Imprimer |
Survivre en montagne, avec Marcel Até
Dans le cadre de notre série de vidéos sur la langue et de la culture xârâcùù, une langue kanak de Nouvelle-Calédonie, Marcel Até nous raconte la vie d’autrefois : une existence de travail difficile basée sur la culture du café, des agrumes et du taro, des denrées qu’il fallait transporter à dos d’homme à travers les montagnes. Puis l’arrivée des pesticides, et surtout de la fameuse fourmi électrique, une fourmi particulièrement urticante qui rendait toute récolte manuelle impossible. Et, conséquence de ces fléaux, les moyens de subsistance qui se faisaient plus rares…
Voir toutes les vidéos en langue xârâcùù
Linguiste : Claire Moyse-Faurie, du LACITO/CNRS
Images et son : José Reynes assisté de Karl Jorédié
Traduction : Annick Kasovimoin, de l’Académie des Langues Kanak (ALK)
Montage : Caroline Laurent
La langue xârâcùù est l’une des 28 langues kanak, un groupe qui appartient à la famille des langues austronésiennes. Celle-ci est l’une des plus grandes familles linguistiques au monde, avec ses 1000 à 1200 langues réparties sur une vaste zone comprenant une grande partie de l’Océanie, du Pacifique et du sud-est asiatique.
Le xârâcùù est l’une des langues de l’aire xârâcùù, aux côtés du xârâgurè, du haméa et du tîrî. Elle est la plus pratiquée de ces 4 langues, puisqu’elle comptait 5729 locuteurs de plus de 14 ans lors du recensement de 2009. Le tiers d’entre eux vit principalement dans la région de Nouméa, alors que les deux autres tiers sont restés sur leur aire traditionnelle de la côte est de la Grande Terre, essentiellement dans les communes de Canala et de Thio.
C’est par ailleurs la 4ème langue kanak la plus parlée en Nouvelle-Calédonie après le drehu, le nengone et le paicî. Au final, elle est l’une des langues kanak qui se maintiennent le mieux : pratiquée dans toutes les communes de l’aire linguistique Xârâcùù, elle atteint même plus de 90% de la population à Canala.
Comme toutes les langues kanak, le xârâcùù fait partie des 75 langues de France et, depuis l’accord de Nouméa (1998), il est reconnu langue d’enseignement et de culture en Nouvelle-Calédonie. Il est au programme des collèges de Canala et de Thio mais n’a pas encore été reconnu comme langue à option au baccalauréat.