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Le tamasheq : questions d’identité
Le tamasheq, la variante du tamazight (berbère) que parlent les Touaregs, est une langue encore très vivante, avec plus d’un million de locuteurs. Mais quel est l’avenir de cette langue du désert dans un contexte de plus en plus urbain et mondialisé ?
Que deviendra cette culture spécifique dès lors que de plus en plus de jeunes choisissent l’exode ? Pourquoi la langue orale est-elle insuffisante et faut-il aussi insister sur l’apprentissage de la lecture ? Que perdrait le monde s’il perdait la langue tamasheq… ?
C’est à toutes ces questions que tentent de répondre Moussa Ag Keyna, du groupe Toumast, Abdelkrim Touhami et Mohamed Hamza, poète et enseignant, qui nous donne bien envie de partir dans le désert à la découverte de son peuple…
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Image et son : Arnaud Contreras
Montage : Caroline Laurent
Pour rappel : le tamasheq (ou tamajeq ou tamaheq, des dérivés du mot tamazight), est parlé par les Touaregs, un peuple nomade que l’on trouve dans des régions désertiques d’Afrique du Nord depuis des millénaires, sur une vaste zone qui va du Mali à la Libye et du Burkina Faso à l’Algérie en passant par le Niger. On compte environ 1 million de locuteurs de tamasheq.
Tout comme le kabyle, le chaoui ou le rifain, le tamasheq est en fait une des variantes du berbère (ou tamazight), un groupe de langues présentes dans toute l’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Niger, Mauritanie, Mali et Burkina-Faso), sans compter une importante diaspora en Europe et en Amérique. Au total, on estime à plus 45 millions le nombre de berbérophones.
Une des particularités de la langue berbère est son écriture. Un alphabet, appelé tifinagh, existe en effet depuis le premier millénaire avant l’ère chrétienne, et malgré sa quasi-disparition dans le nord où il a été supplanté par les alphabets latin et arabe, il n’a jamais cessé d’être utilisé par les Touaregs. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, une version moderne, d’abord lancée par l’Académie Berbère, puis modifiée par des linguistes pour un faire un standard applicable à tous les parlers, est, à l’heure actuelle, largement utilisée dans le nord, et même officialisée au Maroc à partir de 2001. Cet alphabet, que l’on désigne sous le nom de néo-tifinagh, bien que suscitant l’enthousiasme dans le nord, est, toutefois accueilli avec réticence par les Touaregs.