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9 août 2011 : publication des bourses de la National Science Foundation (NSF) et du National Endowment for the Humanities (NEH), Etats-Unis
Les deux grandes institutions de financement de la recherche américaine, la NSF (National Science Foundation, qui finance la recherche fondamentale et l’éducation dans tous les domaines scientifiques) et le NEH (National Endowment for the Humanities, qui intervient dans les domaines de la recherche, de l’éducation et de la préservation en Sciences Humaines), viennent de publier le 9 août la liste des bénéficiaires de leurs bourses de recherche dans le secteur des langues en danger.
Pour la 7ème édition de cette campagne de financement, c’est un budget total de 3 900 000 $ (soit 2 694 336 €) qui a été réparti entre une grande variété de projets : documentation numérique de près de 50 langues en danger (soit ex nihilo, soit à partir de documents existants), renforcement des infrastructures informatiques sur le terrain, formation de chercheurs etc.
Les bourses allouées à des individuels pour la documentation de langues sont généralement d’un montant de 50 400 $. Les projets menés par des équipes universitaires seront quant à eux bénéficiaires de sommes allant de 14 389 $ à 407 593 $.
Les langues concernées se situent dans leur grande majorité aux Amériques, mais certaines également en Asie-Pacifique. On ne trouve en revanche dans la liste aucun projet relatif spécifiquement à l’Afrique.
Parmi les projets retenus, la documentation de langues très en danger est un souci récurrent, comme par exemple les langues karuk et yurok, qui ne comptent plus qu’une poignée de locuteurs âgés au nord de la Californie, la langue itelmen parlée par une vingtaine de personnes au Kamchatka au nord de la Russie, ou encore la langue des Salish bitterroot, pratiquée par une trentaine de personnes âgées dans le Montana.
Des éléments plus spécifiques sont également recherchés : l’un des projets a pour objectif d’explorer, par exemple, la façon dont le concept d’espace est représenté dans 25 langues parlées sur 5 continents.
Enfin nous retenons un très important projet de catalogue de références des langues en danger à travers le monde, intitulé EL Cat (Collaborative Research Endangered Languages Catalogue) mené par trois chercheurs bien connus de la communauté scientifique : Helen et Anthony Aristar-Dry, de l’Université de l’Est-Michigan, et Lyle Campbell de l’Université de Hawaii. Bien doté (407 593 $ au total), ce projet ambitieux qui s’étalera sur trois ans devrait permettre enfin de voir plus clair sur le nombre de langues parlées dans le monde, leurs localisations, leur principales caractéristiques etc. Nous en attendons les résultats avec impatience et souhaitons bon vent à tous ceux qui y collaboreront !