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12 juin 2011 : article dans le Guardian intitulé “Les cerveaux bilingues sont en meilleure santé”
Nous l’avions déjà mentionné dans un précédent blog en janvier dernier : des études menées au Canada indiquent que la pratique du bilinguisme durant toute la vie protègerait de la dégénérescence liée à la maladie d’Alzheimer.
Le 12 juin dernier, le Guardian se faisait à son tour l’écho de ces recherches à travers une interview d’Ellen Bialystok, une neuroscientifique canadienne, Professeur à l’Université York de Toronto. L’éminente spécialiste y évoque les avantages des bilingues sur les monolingues, à différents âges de la vie.
Par exemple, des études menées sur des groupes d’enfants ont montré que lorsqu’une personne bilingue parle dans une langue, l’autre langue est également active dans son cerveau. Selon le professeur Bialystok, ces personnes développent ainsi un système cognitif particulier appelé « système de contrôle exécutif », qui leur permet de manier sans conflit deux langues présentes dans leur cerveau.
Elle affirme par ailleurs que « quelque chose d’aussi ordinaire que parler deux langues reconfigure les réseaux du cerveau d’une façon qui l’affecte positivement ». Et elle en donne quelques exemples, relatifs en particulier à la maladie d’Alzheimer.
Une étude a notamment été menée dans un centre gériatrique de Toronto, auprès de 200 personnes atteintes de la maladie. Les chercheurs de l’équipe ont distingué les bilingues des monolingues, et vérifié l’âge auquel les patients avaient été diagnostiqués comme étant malades. Les bilingues étaient tous plus âgés, de façon significative, en moyenne de 4 ans. La même étude a ensuite été conduite sur un autre échantillon de 200 malades, pour vérification, et les résultats ont été les mêmes.
Une autre étude du même type a montré d’autre part que les personnes atteintes d’Alzheimer fonctionnaient mieux lorsqu’elles étaient bilingues que les personnes également atteintes de la maladie mais monolingues, même quand la maladie était plus avancée physiquement chez les bilingues.
Quoi qu’il en soit, et c’est la conclusion du professeur Bialystok, toute activité intellectuellement stimulante aide à maintenir le cerveau en bonne santé. La pratique des langues est une de ces activités, mais l’important n’est pas seulement le fait que le bilinguisme retarde les dommages de la maladie : apprendre des langues est important parce que cela permet de comprendre d’autres gens, d’autres cultures, d’autres façons de penser.