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Avril 2011 : l’occitan s’invite dans la signalisation routière à Pau
Le site eurominority.eu rapporte que la ville de Pau, dans les Pyrénées Atlantiques, a prévu 145 nouveaux panneaux bilingues « français-occitan » dans le cadre d’une rénovation de la signalisation routière. Sont concernées les indications des grands axes et le coeur historique de la ville, traduit « cor istoric ».
Le cas de la ville de Pau n’est cependant ni isolé ni novateur : la signalétique bilingue se développe en effet dans les départements français depuis les années 80, à l’initiative des conseils généraux : en premier lieu dans les départements bretons du Finistère, Morbihan et Côtes d’Armor, mais aussi en Corse, en Alsace, dans certains départements du sud et du sud-ouest (pour les variantes occitanes, le basque et le catalan) et enfin les départements et territoires d’Outre-mer.
La réglementation nationale, sans s’y opposer, n’évolue pas pour autant, malgré la révision, en 2008, de la Constitution française, qui précise désormais que «les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France» (art. 75-1). Rappelons que la France n’a toujours pas ratifié la Charte Européenne pour les Langues Régionales de 1992, dont l’un des articles recommande « l’emploi ou l’adoption, le cas échéant conjointement avec la dénomination dans la (les) langue(s) officielle(s), des formes traditionnelles et correctes de la toponymie dans les langues régionales ou minoritaires ».
Mais cette question de la signalisation bilingue français / langues régionales soulève bien des débats ! Parmi les opposants, on retrouve naturellement les partisans de la souveraineté du français : les arguments mis en avant sont essentiellement la lisibilité des panneaux et donc la sécurité routière, mais aussi le coût de ce bilinguisme.
On peut cependant opposer à ce dernier argument les retombées touristiques pour des régions sachant mettre en avant leur identité culturelle : au Pays de Galles (Grande-Bretagne), par exemple, une signalisation bilingue est en place depuis plusieurs décennies sans que personne n’y trouve à redire, et surtout sans que cela ait provoqué de problèmes particuliers d’accidents de la route !
Et sur le plan touristique, on notera qu’on trouve au nord du pays l’un des noms de ville les plus long du monde qui, avec ses 58 lettres, attire nombre de visiteurs : Llanfairpwllgwyngyllgogerychwyrndrobwllllantysiliogogogoch. Ce nom qui signifie « L’Eglise Sainte-Marie de l’étang aux noisetiers blancs, près du tourbillon rapide et l’église de St-Tysiliog de la grotte rouge » est en fait généralement indiqué sous sa forme courte : Llanfair-PG…
Créé en 1999, et traduit en plus de 30 langues, le site eurominority.eu a pour objectif la diffusion d’informations sur les minorités nationales européennes et Nations sans État. La devise européenne y figure quant à elle en plus de 80 langues, et c’est ici l’occasion de mentionner sa traduction occitane : Unitat dins la diversitat !
Lire notre fiche sur l’occitan
Voir une vidéo sur l’enseignement de l’occitan
Voir la brochure de l’Institut d’Estudis Occitans sur la signalisation bilingue français-occitan
Voir la brochure de l’Ofis Ar Brezhoneg sur la signalisation bilingue français-breton