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29 janvier 2011 : Âs Nutayuneân, un documentaire sur la langue amérindienne wôpanâak au festival international de Santa Barbara, USA
Le festival de cinéma de Santa Barbara fait honneur à l’une des plus anciennes langues des Etats-Unis, le wôpanâak (aussi appelée wampanoag et Massachussets language) avec la projection du documentaire « Âs Nutayuneân » d’Anne Makepeace.
Ce film, produit en partie par le programme américain Cultural Survival, montre comment, au milieu du 19ème siècle, l’anglais a supplanté le wôpanâak, langue amérindienne parlée par les habitants de la Nouvelle Angleterre, au nord-est des Etats-Unis. Un déclin amorcé dès le 17ème siècle alors que de violentes épidémies s’abattaient sur ces populations autochtones, et accéléré par l’arrivée des colons anglais et la révolution américaine.
Mais le film s’attache surtout à raconter la « renaissance » de cette langue au Massachussets depuis 1993, grâce à l’action du Wôpanâak Language Reclamation Project (WLRP), au travers de programmes d’apprentissage, de classes et d’immersion dans les quelques communautés autochtones toujours existantes : Aquinnah, Assonet, Mashpee, Herring Pond… De nombreux professeurs, étudiants et autres défenseurs du WLRP témoignent dans le documentaire, qui a nécessité trois ans de recherche et de tournage.
Autre personnage présent dans le film : Jessie Little Doe Baird, de la communauté Mashpee. Ce fervent militant est un des artisans majeurs de la survie du wôpanâak et souhaite que les descendants d’autochtones wampanoag parlent couramment la langue de leurs ancêtres et la choisissent comme langue de communication.
Pour la petite histoire, le wôpanâak est resté emblématique car c’est la première langue amérindienne dans laquelle a été traduite la Bible, en 1663, par le missionnaire John Eliot. Elle appartient à la famille des langues algonquines, l’une des nombreuses familles que compte l’ensemble des 300 langues amérindiennes. Beaucoup d’entre elles ont disparu, et celles qui subsistent sont pour la plupart en danger d’extinction.
Pour en savoir plus, une présentation du film sur le site de Cultural Survival
Accéder au site du Wôpanâak Language Reclamation Project