Imprimer |
20 septembre 2010 : une des tribus les plus isolées du monde en péril, face aux braconniers, au large de l’Inde
Il y a quelques mois, en février 2010, nous évoquions sur notre site la mort de Mme Boa, dernière locutrice de la langue bô, sur les îles Andaman, au large de l’Inde et de la Birmanie.
La disparition de Mme Boa avait frappé les esprits et elle avait été considérablement relayée par la presse internationale : ce chapelet d’îles où elle vivait a en effet la particularité d’abriter des populations héritières de l’une des plus anciennes cultures humaines, venue d’Afrique il y a environ 65 000 ans.
Dans un autre article, en juin dernier, nous vous parlions aussi des Jarawa, autre population des Andaman, qui subissait quant à elle jusqu’à très récemment la venue de safaris humains !
Aujourd’hui, c’est le sort d’une troisième ethnie des îles Andaman qui retient notre attention, la tribu des Sentinele, dont la population est estimée à un maximum de 250 personnes. Ayant toujours refusé tout contact extérieur, les Sentinele sont l’un des peuples les plus isolés au monde. Armés d’arcs et de flèches, ils continuent de se protéger en repoussant quiconque s’approche de leurs rivages. Car leur survie repose sur leur activité de chasseurs-cueilleurs, et la préservation de la ressource et de la biodiversité de leur île est donc essentielle à leur subsistance.
Mais de plus en plus de braconniers venus de l’extérieur s’aventurent jusqu’à l’île à la recherche de fonds poissonneux, ainsi que de tortues et de concombres de mer pour le marché chinois. Leur présence menace directement l’existence des Sentinele.
Et la perte des moyens de subsistance n’est pas le seul danger qui guette ce peuple isolé : tout comme leurs voisins Jarawa, ils sont désormais exposés à des maladies contre lesquelles ils ne sont absolument pas immunisés.
Les autorités indiennes ne sont pas insensibles à ce problème, et les garde-côtes ont déjà arrêté plus de cent pêcheurs birmans illégaux depuis le mois d’août. Mais ceux-ci ne représenteraient qu’un faible pourcentage de la menace réelle, car la majorité des braconniers réussirait à échapper aux contrôles.
Pour en savoir plus, voir le dossier de Survival International :