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Le vilela
Données sur la langue vilela
Noms alternatifs : waqha, uakambalelté.
« Uakambalelté » est l’autodénomination du groupe : « ceux qui parlent waqha ».
Classification :
Le vilela est une langue peu étudiée. Il est généralement rapproché du lule, peu documenté également et aujourd’hui complètement éteint. On a longtemps rapproché ces deux langues du tonocoté, langue éteinte également, qui jadis étaient utilisée comme lingua franca par diverses communautés du Chaco, dont les Lule et les Vilelas. Un tel rapprochement est très incertain.
Certains auteurs ont proposé, également, de rapprocher les langues lule-vilela des langues andines quechuas ou aymaras, sans que cela puisse être scientifiquement prouvé pour le moment.
En tant que dernier survivant de son groupe le vilela est parfois traité comme une langue isolée.
Principaux dialectes :
Le terme « Vilela » a été utilisé au début du 18ème siècle par les jésuites pour désigner diverses communautés vivant sur les deux rives du Moyen-Bermejo : les Vilela proprement dit, les Chunupi, les Pasain, les Atalala, les Uacaa, les Ocole, les Ipa, les Yecoanita, les Yooc ou Guamalca, les Omoampa et les Yeconoampa. Mais il est difficile, dans l’état actuel des connaissances de la langue, de savoir si chaque groupe parlaient sa propre variante de vilela, ni même si tous parlaient réellement vilela.
Aire géographique : Chaco. Argentine.
Les Vilela vivaient avant la colonisation dans la partie nord de l’actuelle province du Chaco, en Argentine. De nos jours, il n’y a pas à proprement parler de communautés Vilela vivant sur un territoire identifiable. Les derniers locuteurs partiels vivent parmi les communautés Toba d’Argentine.
Récemment des linguistes ont localisé quelques locuteurs d’un bon niveau de vilela à Barranqueras, et quelques autres possédant une compétence moindre dans divers endroits de la rive droite du Rio Paraná.
Nombre de locuteurs :
Il n’existe pas vraiment de communauté proclamant une « identité vilela », ni une communauté Vilela identifiable par les autres groupes autochtones du Chaco. Il semble que la plupart des Vilela masquent ou ignorent cette identité. Ils vivent au sein des communautés Toba, auxquelles ils ont été assimilés. Il est donc impossible à l’heure actuelle d’estimer le nombre de descendant des Vilela. Ils n’ont ni représentation, ni reconnaissance officielle aux yeux de l’état argentin. Ce qui explique que selon la plupart des sources, la langue n’a plus de locuteurs
Le site de DoBes, lui, évoque « quelques locuteurs éparpillés qui présentent un degré variable de compétence ».
Statut de la langue : Pas de statut officiel
Enseignement :
Le vilela est absent de l’éducation en Argentine.
Vitalité et Transmission :
Le vilela est une langue moribonde, si elle n’est pas déjà éteinte.
La langue ne se transmet plus, probablement depuis deux générations au moins. Elle a été abandonnée au profit du toba, du mocovi et de l’espagnol. La plupart des sources considèrent que la langue est irrémédiablement éteinte. Récemment des linguistes ont localisé quelques locuteurs d’un bon niveau de vilela à Barranqueras, et quelques autres possédant une compétence moindre dans diverses endroits de la rive droite du Rio Parana (Fabre, 2007).
Le Vilela fait parti d’un projet de documentation et de revitalisation mené conjointement par l’Université de Buenos Aires et par le Max Planck Institute dans le cadre du programme DoBes.
Précisions ethnographiques et sociologiques
Avant la colonisation, les différents groupes Vilela ne constituaient pas vraiment un ensemble culturel : certains étaient des chasseurs-cueilleurs semi-nomades, d’autres plutôt des fermiers sédentaires et quelques groupes utilisaient déjà des chevaux. En dehors d’alliances ponctuelles, ils n’avaient pas de liens politiques entre eux.
Au milieu du 18ème siècle, le nombre de Vilela atteignaient probablement 1600 personnes. Plusieurs groupes de Vilelas ont été déplacés par les Jésuites vers leurs missions. Les autres groupes se sont éparpillés et n’ont plus été vus pendant plus d’un siècle. Ils ont probablement migré le long du Rio Bermejo jusqu’au Rio Parana, où se trouvaient les derniers campements vilela attestés au milieu du 19ème siècle.
Des archives du début du 20ème siècle, au moment où s’est développée la colonisation agricole du Chaco, mentionnent des Vilela, travaillant comme main-d’œuvre, presqu’esclave, dans les plantations de cannes à sucres.
Source
Censabella, Marisa .2010. Argentina en el Chaco in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 159-169.
Page du site de DoBes sur le vilela.
Fabre, Alain 2007. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [19.02.2011]
Liens
Page consacrée au vilela sur le site de Linguamon [19.02.2011]
Bibliographie
Balmori, Clemente Hernando (1959). Doña Dominga Galarza y las postrimerías de un pueblo y una lengua. Revista de la Universidad. La Plata. 9: 85-9
Balmori, Clemente Hernando (1967). Ensayo comparativo Lule-Vilela: sufijos -p y -t con un breve texto Vilela. In « Estudios de área lingüística indígena ». Buenos Aires: Universidad de Buenos Aires, Facultad de Filosofía y Letras, Centro de Estudios Lingüísticos. 9-32.
Fontana, Luis J. (1977 [1881]). El Gran Chaco. Buenos Aires: Solar/Hachette.
Furlong Cardiff, Guillermo (1939). Entre los Vilelas de Salta. Buenos Aires: Academia Literaria del Plata.
Lafone Quevedo, Samuel (1895). La lengua Vilela o Chulupí. In « Estudio de filología chaco-argentina fundado sobre los trabajos de Hervás, Adelung, y Pelleschi ». Boletín del Instituto Geográfico Argentino. Buenos Aires. XVI: 37-124.
Llamas, A. de (1910). Uakambabelté ó Vilela. Lenguas indígenas aborígenes. Mi contribución primera al estudio de la historia antigua. Corrientes: Teodoro Heinecke.
Lozano, Elena (1970). Textos Vilelas. La Plata: CEILP.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2007), pour une bibliographie plus complète.
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