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Le toba
Données sur la langue toba
Cette langue ne doit pas être confondue avec le toba-mascoy de la famille mascoyanne (ou enlhet-enenlhet). Malgré leur dénomination proche elles n’ont aucun lien génétique.
Noms alternatifs : Toba’, Toba Qom
L’appellation « Qom » est l’autodénomination identitaire partagée par les locuteurs de toba, de mocovi et de pilaga qui se considèrent comme un seul groupe. « Toba Qom » est le nom de la langue dans les recensements paraguayens.
Classification : Famille guaycuruane
Principaux dialectes :
Selon les sources le nombre de dialectes du toba peut varier de trois à sept. les trois sous-groupes dialecteux à minima sont : le takshik, le no’olganak et le lañagashik. Fabre (2007) rapporte qu’on pourrait à jouter un quatrième : le rapigemlek. Toujours selon Fabre le no’olganak et le lañagashik forment un ensemble (d’un point de vue linguistique et géographique) que l’on peut opposer au takshik dont les communautés locutrices sont plus éparses et qui est très proche du pilagá.
Aire géographique : Chaco boréal. En Argentine dans les provinces de Chaco et de Formosa, mais aussi, à cause de migrations récentes, dans la Province de Santa Fe (plus particulièrement dans la ville de Rosario) et dans certaines parties du « Gran Buenos Aires ». Au Paraguay dans le département Presidento Hayes, près de la frontière avec l’Argentine. Il y aurait peut-être quelques locuteurs (une centaine ?) de toba en Bolivie, mais les données sur ses locuteurs manquent.
Nombre de locuteurs : Selon l’UNICEF il y a environ 30 000 locuteurs de toba en Argentine (Plus de 60 000 personnes se considèrent comme « Toba » selon un recensement de 2006) et 1400 au Paraguay.
Statut de la langue : Pas de statut officiel
Enseignement :
Selon Linguamon : Dès 1993, l’État [Argentin] a mis en œuvre des programmes d’éducation bilingue dans des communautés indigènes ; cependant, l’objectif fondamental n’est pas de conserver la langue autochtone, mais de faciliter l’intégration dans la société en général (ou à la culture nationale) par le biais de l’alphabétisation dans la langue maternelle.
Vitalité et Transmission :
Selon l’Unesco le toba est une langue en danger. La situation diffère entre les populations non-urbaines du nord de l’Argentine, où l’usage domestique de la langue et sa transmission se maintiennent et les populations récemment urbanisées, à Rosario ou à Buenos Aires où la langue n’est plus transmise et est abandonnée au profit de l’espagnol.
Précisions ethnographiques et sociologiques
Traditionnellement chasseurs et surtout pêcheurs semi-nomades, les Toba, comme les autres communautés du Chaco, ont vu leur milieu naturel et leur mode de vie changer rapidement au début du 20ème siècle avec la colonisation du Chaco Argentin et le développement massif de l’agriculture dans la région.
La perte de leur territoire, la sédentarisation en zone urbaine et l’appauvrissement de leurs ressources en a fait une des populations les plus pauvres d’Argentine. Les adultes ont été obligés de se vendre comme main d’œuvre agricole bon marché pour faire survivre leur famille. Plus récemment, la mécanisation des exploitations agricoles du Chaco les a privés de cette ultime ressource, conduisant de plus en plus de familles Toba à un exode vers les quartiers pauvres des grandes villes. Cette situation accélère le déclin de la langue et de la culture toba.
Source
Censabella, Marisa .2010. Argentina en el Chaco in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 159-169.
Bartomeu Melià, S.J. 2010. Paraguay in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 173-195
Liens
Données collectées par l’UNICEF sur le toba [19.02.2011]
Page consacrée au toba sur le site de Linguamon [19.02.2011]
Bibliographie
Braunstein, José A. 1994. « Las figuras de hilo del Gran Chaco » . Hacia una Nueva Carta Étnica del Gran Chaco: 139-150. Las Lomitas, Formosa.
Fabre, Alain 2007. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [19.02.2011]
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2007), pour une bibliographie plus complète.
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