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Le Tlingit
Données sur la langue tlingit
Noms alternatifs : Łingít
Principaux dialectes : Le tlingit étant parlé sur un territoire très étendu, il existe plusieurs variantes du tlingit. On distingue généralement deux grands ensembles dialectaux : le tlingit septentrional et le tlingit méridional (incluant le tongass-tlingit, presqu’éteint). Mais il y a un bon niveau d’intercompréhension entre les locuteurs des différents dialectes.
Classification : Famille athabaskane-eyak-tlingit, branche tlingit.
Nous suivons ici Mithun (1999) qui considère que les isolats eyak et tlingit sont liés aux langues athabaskanes, dont ils constituent deux branches primordiales. Ce rapprochement cependant n’est pas accepté par tous les linguistes, certains, comme Campbell (1997) considère le tlingit comme un isolat, sans réel lien de « parenté » avec d’autres langues.
Aire géographique :
Aux Etats-Unis d’Amérique, dans l’extrême sud-est de l’Alaska, le long de la côte pacifique et dans la majeure partie de l’archipel Alexandre et au Canada, dans les villes de Carcross et Teslin, dans le Yukon et dans le nord-ouest de la Colombie Britannique, dans la ville d’Atlin. On trouve aussi des locuteurs dans les grandes villes telles que Juneau ou Vancouver.
Nombre de locuteurs : Les estimations varient de 300 locuteurs (UNESCO, 2000) à 500 locuteurs (Linguamón).
La majorité des locuteurs natifs se trouvent en Alaska.
Statut de la langue : Selon Linguamón, le tlingit n’a pas de statut officiel au Canada ni aux Etats-Unis. La langue jouit cependant d’une protection générique :
« L’anglais et le français sont les langues officielles du Canada. La législation linguistique fédérale relative aux langues autochtones a un champ d’application très restreint ; elles ont en fait le même statut que les langues d’immigration.
L’anglais est la langue officielle de facto des États-Unis. La Native American Languages Act de 1990 et 1992, modifiée en 2001, est la première disposition législative fédérale sur les droits linguistiques des Amérindiens et des populations autochtones de l’Alaska, de Hawaï et des îles du Pacifique. En vertu de cette loi, les États-Unis ont pour obligation de préserver, de sauvegarder et de promouvoir les droits linguistiques de ces communautés afin d’accroître l’usage de leurs langues respectives. Cette loi reconnaît aussi le droit de ces communautés à utiliser leurs langues dans l’enseignement. »
Vitalité et transmission : L’UNESCO considère que le tlingit est une langue « en situation critique » (degré 4 sur une échelle de 5). La plupart des locuteurs natifs sont âgés (plus de 60 ans) et la transmission est arrêté depuis deux générations. Aucun enfant n’est locuteur de tlingit en langue maternelle.
L’Alaska Native Language Center (de l’université de Fairbanks) et le Yukon Native Language Center ont mis en place des programmes de revitalisation du tlingit.
Enseignement : Le Sealaska Heritage Institute propose des cours de tlingit et des ateliers pour les enfants. L’Université d’Alaska à Juneau, propose des cours de tlingit. Au Canada, le Yukon Native Language Center organise des cours de tlingit dans les écoles de Carcross et Teslin, et propose des cours d’auto-apprentissage en ligne.
Sources
Campbell, Lyle. 1997. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press.
Mithun, Marianne. 1999. The languages of native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press.
Quelques liens pour en savoir plus
Page consacrée au tlingit sur le site de Linguamón
Page consacrée à la nation Tlingit sur le site de l’Encyclopédie Canadienne
Site du Central Council of the Tlingit and Haida Indian Tribes of Alaska
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org