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Le roumain
Données collectées par l’Union Latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres.
Données sur la langue roumaine
Noms alternatifs : daco-rumano, limba româna
Classification : indo-européenne, romane, italo-romane, méridionale
Aire : Europe centrale et Europe de l’Est
Nombre de locuteurs : 29 millions
Note : Sala (1999) donne 29 millions de locuteurs dans le monde. Le SIL donne un total de 26 millions de locuteurs (repris par Leclerc 2002). Le site DGLFLF donne 23 millions de locuteurs en Roumanie et 5 millions en Moldavie. Campbell (2000) ne donne que 20 millions de locuteurs pour la Roumanie et 2,5 millions pour la Moldavie. Le site UCLA-Profiles donne 25 millions. Breton (1994 : 54) est le plus large avec 28 millions de locuteurs entre la Roumanie et la Moldavie et 4 millions de locuteurs dans des minorités linguistiques.
Statut de la langue :
Bosnie-Herzégovine | Pas de statut officiel |
Bulgarie | Pas de statut officiel |
Croatie | Pas de statut officiel |
Grèce | Pas de statut officiel |
Hongrie | Pas de statut officiel |
Macédoine | Pas de statut officiel |
Moldavie | Officielle |
Montenegro | Pas de statut officiel |
Roumanie | Officielle |
Russie | Pas de statut officiel |
Serbie | Pas de statut officiel |
Slovénie | Pas de statut officiel |
Institutions:
Académie roumaine
Enseignement
Langue officielle, utilisée pour l’enseignement
Précisions historiques
- 106-271 : Les armées romaines de l’empereur Trajan franchissent les Carpates. Les Romains diffusent le latin auprès des populations locales. Romanisation des populations traco-daces.
- À partir du IIIe siècle, des envahisseurs successifs s’implantent dans l’ancienne Dacie romaine. Les populations locales se réfugient dans les Carpates et préservent ainsi l’usage du latin qu’elles ont acquis des Romains.
- Après 271, les Romains délaissent la Dacie.
- 375 : Invasion des Huns qui ravagent les villes et villages.
- VIIe siècle : Invasions slaves. L’influence slave se fera sentir sur la langue, avec notamment l’apparition de nouveaux phonèmes et une influence sur la morphologie et le lexique.
- VIIIe s. : « Naissance » de la langue roumaine. Du VIIIe au XIIIe siècle, on aura affaire à un « roumain commun » sans trop de variation dialectale et donc d’une relative homogénéité (on retrouve d’ailleurs des éléments slaves dans les quatre dialectes du roumain).
- Xe s. : Début de l’effritement de l’unité avec des mouvements de populations : les Macédo-Roumains et les Mégléno-Roumains vers le sud et les Istro-Roumains vers le sud-ouest.
- 1310 : Naissance au sud des Carpathes de « Tara Româneasca » (Valachie-Muntanie), le premier état féodal roumain.
- 1359 : Naissance de la principauté de « Moldova », le deuxième état féodal roumain.
- L’alphabet cyrillique notait d’abord le slavon des Pays Roumains, introduit comme langue de culture au Xe siècle, puis a servi à noter le roumain entre la fin du XIIIe s. et le début du XIVe s. Les premiers éléments de la langue roumaine en écriture cyrillique sont attestés dans des documents slaves des Pays Roumains à partir de la deuxième moitié du XIVe s. Toutefois, les textes roumains conservés ne sont pas antérieurs au XVIe s. La langue slavonne a peu à peu été abandonnée au profit du roumain (XVIIe s.).
- 1521 : Première attestation écrite en roumain. Il s’agit d’une lettre écrite adressée au maire de Brasov (Transylvanie), Johannes Benkner, connue sous le nom de « Scrisoarea Lui Neacsu din Cîmpulung » (« Lettre du boyard Neacsu »).
- XVIe s. : Domination turque.
- XVIe-XVIIIe siècles : Apparition des premiers textes en roumain, traductions du hongrois et en alphabet latin de sermons du Nouveau testament, de la Bible et de différents textes religieux (contexte de la Réforme). Mais on trouve surtout de nombreux écrits de clercs et de secrétaires de Brasov et des Pays de Bîrsa qui s’adressent aux autorités locales.
- 1600 : Union temporaire des « Pays » roumains sous Mihai Vitcazul.
- Début XVIIIe s. : Les Turcs installent en Valachie et en Moldavie les règnes phanariotes. Le grec devient langue de culture.
- XVIIIe et XIXe siècles : Un courant latiniste qui fixe la langue apparaît. Les oeuvres d’importants auteurs français sont traduites en roumain.
- Le XVIIIe siècle voit la parution de nombreux ouvrages à caractère normatif, et la fin du XVIIIe verra la parution des premiers ouvrages scolaires.
- Fin XVIIIe s. : La principauté de Transylvanie passe sous le règne des Habsbourgs. Émergence d’une conscience nationale.
- 1779-1780 : Premières manifestations de l’École transylvanienne qui souhaite le passage de l’écriture à travers l’alphabet latin, avec une tendance étymologisante. De manière générale, si le XIXe s. voit la multiplication des tentatives pour améliorer le système d’écriture cyrillique, le rayonnement de l’École transylvanienne va voir se développer les textes en latin et même influencer l’écriture en cyrillique. Le XIXe s. va être le siècle d’un débat entre les tenants d’une écriture phonétique et ceux qui veulent une écriture étymologisante.
- 1780-1830 : Dans les provinces roumaines d’Autriche-Hongrie, on assiste à l’introduction de l’alphabet latin à côté du cyrillique dans les écoles.
- Début XIXe : Le gouvernement hongrois interdit la rédaction des actes officiels en roumain.
- 1819 : P. Maior, « Orthographia romana sive latino-valachica », Buda.
- 1825 : Parution du « Dictionnaire de Buda » qui suit les règles de P. Maior (1819).
- 1828 : Ion Heliade Radulescu publie sa « Gramatica româneascu » dans laquelle il essaie de simplifier l’alphabet cyrillique. L’auteur essaie d’appliquer son alphabet de transition dans ses oeuvres et dans son périodique « Curier de ambe sexe », publié à partir de 1837. Il est imité en Moldavie et en Transylvanie.
- 1840-1860 : En Moldavie et en Valachie, la plupart des publications emploient amplement l’alphabet de transition. On remarque à cette période chez certains auteurs l’influence de l’italien : on parle d’italianismes ou d' »exagérations latinistes » (Onu 1989 : 312). Cette tendance a une motivation politique : celle d’inscrire la Roumanie dans les peuples latins (Onu 1989: 310).
- 1845 : Le périodique de Brasov, « Foae pentru minte, inima si literatura », qui paraissait depuis 1838 en cyrillique, passe à l’alphabet latin.
- 1859 : La Moldavie et la Valachie s’unissent sous le règne d’Alexandre Ioan Cuza pour former la Roumanie.
- Le 24 janvier, en Valachie, l’acte de l’Union des Principautés favorise l’alphabet latin comme orthographe unitaire (1900 pour la Moldavie).
- 1860 : Le 2 janvier, le « Moniteur » officiel paraît uniquement en caractères latins.
- Le 2 février, le ministre de l’Intérieur écrit un arrêt qui rend l’écriture en alphabet latin officielle et obligatoire dans les chancelleries du ministère.
- 1862 : Naissance de l’État de România.
- En Transylvanie, le système orthographique latin est officiellement adopté. Il est diffusé dans les écoles, l’administration publique, l’église, la presse et la littérature. Le système, qui est un « système latiniste équilibré » (Onu 1989 : 313) est celui de T. Cipariu et de sa « Gramatica limba româna », (Bucarest, 3 volumes, 1869-1877, mais les premières versions datent de 1833 et 1841).
- 1866 : Début de la fondation de celle qui deviendra l’Académie roumaine et qui prend en charge la question de l’alphabet et de l’orthographe.
- 1867 : Constitution à Bucarest de la Société académique roumaine.
- 1877 : La Roumanie obtient son indépendance.
- 1879 : La Société académique devient l’Académie roumaine. Nouvelle relance du débat sur l’orthographe.
- 1881 : La Roumanie devient un royaume sous le règne de Carol Ier de Hohenzollern.
- 1880-1881 : On note une convergence entre les tendances phonétiques et étymologisantes dans le débat sur l’écriture.
- 1895 : Le 11 mars, l’Académie supprime le « -u » muet postconsonantique du système officiel, ce qui signifie la victoire des adeptes de la graphie phonétique.
- 1904 : Officialisation d’une nouvelle réforme orthographique.
- 1918 : Le 1er décembre, les régions de Bucovina, Basarabia et Transilvania s’unissent au royaume. Création de l’État national.
- 1932 : Le 25 mai, nouvelle réforme de l’orthographe par l’Académie.
- 1948 : L’Académie roumaine devient l’Académie de la République populaire de Roumanie.
- 1953 : Approbation officielle d’une nouvelle réforme de l’Académie.
- 1991 : Le 27 août, la Moldavie devient officiellement indépendante.
Précisions sociolinguistiques
On trouvera un panorama complet de la situation sociolinguistique du roumain dans le volume III du Lexikon der Romanistischen Linguistik de G. Holtus, M. Metzeltin et C. Schmitt (éds., 1989), et notamment un point sur la sociolinguistique roumaine d’un point de vue épistémologique (Ciolac 1989), mais aussi une approche de la variation entre générations (Sfîrlea 1989).
Extraits
Extrait d’une courte description de la langue roumaine :
«Limba română este o limbă indo-europeană, din grupul italic și din subgrupul oriental al limbilor romanice. Printre limbile romanice, româna este a cincea după numărul de vorbitori, în urma spaniolei, portughezei, francezei și italienei. Din motive de diferențiere tipologică, limba română mai este numită în lingvistica comparată limba dacoromână sau dialectul dacoromân. De asemenea, este înregistrată ca limbă de stat atât în România cât și în Republica Moldova, unde circa 75% din populație o consideră limbă maternă. Limba română este vorbită în toată lumea de 28 de milioane de persoane, dintre care cca. 24 de milioane o au ca limbă maternă. (…)» (Source)
Extrait audio (quelques expressions roumaines):
Sources et bibliographie complémentaire
Sources et Bibliographie
BOCHMANN, Klaus (éd.) (1980), Soziolinguistische Apeskte der rumänischen sprache, Leipzig, Enzyklopädie.
BRETON, Roland (1994), « L’approche géographique des langues d’Europe », in C. Truchot (dir.), Le plurilinguisme européen, Paris, Champion, coll. Politique Linguistique, pp. 41-68.
CAMPBELL, George L. (2000), Compendium of the World’s Languages, Routledge, London & New York, 1st ed. 1991, 2 vols.
CARAGIU MARIOTEANU, Matilda (1989), « Rumänisch : Areallinguistik I. Dakorumänisch – Les aires linguistiques I. Dacoroumain », in G. Holtus, M. Metzeltin, C. Schmitt (éds.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, vol. III, pp. 405-423.
CIOLAC, M. (1989). « Rumänisch : Soziolinguistik – Sociolinguistique », in G. Holtus, M. Metzeltin, C. Schmitt (éds.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, vol. III, pp. 185-197.
LECLERC, Jacques (2002), « Les langues parlées entre 49 et 20 millions de locuteurs », in L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval,
[www.tlfq.ulaval.ca/axl/amlxmonde/Langues/1div_inegal_tablo2.htm]
ONU, Liviu (1989), « Rumänisch : Geschichte der Verschiftung – Langue et écriture », in G. Holtus, M. Metzeltin, C. Schmitt (éds.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, vol. III, pp. 305-324.
SALA, Marius (1993), « Balkan Romance : Rumanian », in R. Posner et John N. Green (éds.), Trends in Romance Linguistics and Philology, vol. 5 : Bilingualism and Linguistic Conflict in Romance, Berlin / New York, Mouton de Gruyter, pp. 327-342.
SALA, Marius (1999), Du latin au roumain, L’Harmattan.
SFÎRLEA, Lidia (1989), « Rumänisch : Sprache und Generatinen – Langue et générations », in G. Holtus, M. Metzeltin, C. Schmitt (éds.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, vol. III, pp. 197-208.
TODORAN, Romulus (1989), « Rumänisch : Periodisierung – Périodisation », in G. Holtus, M. Metzeltin, C. Schmitt (éds.), Lexikon der Romanistischen Linguistik, Tübingen, Max Niemeyer Verlag, vol. III, pp. 461-464.
Liens pour en savoir plus
Roumain (DGLF)
http://www.culture.fr/culture/dglf/bpi/roumain.html
Ethnologue – SIL
Languages of Romania
http://www.ethnologue.com/show_country.asp?name=Romania
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org