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Le pilagá
Données collectées par l’UNICEF.
Données sur le pilagá
Nom de la langue : Pilagá
Noms alternatifs : Pilacá, Pitelaga, Qom. L’appellation « Qom » est l’autodénomination identitaire partagée par les locuteurs de toba, de mocovi et de pilaga qui se considèrent comme un seul peuple. Pitelaga est la transcription de l’autodenomination : « pitelaʁa ». (Vidal 2001)
Classification : Famille guaycuruane, le pilagá serait plus proche du toba que des autres langues guaycuruanes.
Aire : Chaco sud, Argentine. Essentiellement dans la partie orientale de la province de Formosa. Les communautés pilagá vivent au contact des communautés toba et mocovi d’Argentine.
Dialectes et variantes: Chacune des cinq îles possèdent son propre parler : Ra’ivavae, Rapa, Rimatara, Rurutu et Tupua’i.
Note: certains auteurs considèrent que chacun de ces parlers sont des langues distinctes.
Nombre de locuteurs : L’UNICEF donne le chiffre de 3403 locuteurs de pilagá (ECPI, 2006)
Statut de la langue : Pas de statut officiel. Selon Linguamon : « Dès 1993, l’État a mis en œuvre des programmes d’éducation bilingue dans des communautés indigènes ; cependant, l’objectif fondamental n’est pas de conserver la langue autochtone, mais de faciliter l’intégration dans la société en général (ou à la culture nationale) par le biais de l’alphabétisation dans la langue maternelle. »
Vitalité et transmission : L’UNESCO considère que le pilagá est une langue « vulnérable » (degré 1 sur une échelle de 5). Selon Fabre (2007) la transmission de la langue est bonne et son usage, bien qu’essentiellement domestique, maintenu. Cependant les difficultés matérielles rencontrés par les Pilagá et le fait qu’ils vivent dans des zones essentiellement urbaines fait craindre pour l’avenir de la langue.
Précisions ethnographiques et sociologiques
Traditionnellement chasseurs et surtout pêcheurs semi-nomades, les Pilagá, comme les autres communautés du Chaco, ont vu leur milieu naturel et leur mode de vie changer rapidement au début du 20ème siècle avec la « colonisation » du Chaco Argentin et le développement de l’agriculture dans la région. La perte de leur territoire, la sédentarisation en zone urbaine et l’appauvrissement de leurs ressources en a fait une des populations les plus pauvres d’Argentine. Les adultes sont devenus de la main d’œuvre agricole bon marché. La survie d’une famille entière reposant souvent sur le salaire d’un seul adulte ; la malnutrition et l’échec scolaire menace les plus jeunes générations.
Pour plus d’information sur les difficultés rencontrées par les populations indigènes du Chaco voir l’article de José A. Braunstein et Claudia Vallegia « The deadly paradox of Bañado la Estralla » sur le site de culturalsurvival.org (en anglais)
Les Pilagá sont considérés comme un « symbole martyr » de la lutte pour les droits indigènes du Chaco en Argentine à cause du « Massacre de Rincón Bomba » dont plus de 1000 Pilagá furent victimes, massacrés par la gendarmerie argentine en octobre 1947 et pour lequel l’état argentin fut condamné en 2005.
Voir le site d’Arthuro Lozza consacré à ce massacre (en espagnol)
Sources
Censabella, Marisa .2010. Argentina en el Chaco in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 159-169.
Liens
Données collectées par l’UNICEF sur le pilagá
Page consacrée au pilagá sur le site de Linguamon [16.02.2011]
Bibliographie
Braunstein, José A. 1994. « Las figuras de hilo del Gran Chaco » . Hacia una Nueva Carta Étnica del Gran Chaco,: 139-150. Las Lomitas, Formosa.
Dell’Arciprete, Ana 1990-91. “Lugares de los pilagá”. Hacia una Nueva Carta Étnica del Gran Chaco, 2. 58-85. Las Lomitas, Formosa.
Fabre, Alain 2007. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne: http://butler.cc.tut.fi/~fabre/BookInternetVersio/Alkusivu.html [08.02.2011]
Vidal, Alejandra 2001. “Pilagá Grammar (Guaykuruan family, Argentina)”. Ph.D. diss. Eugene: University of Oregon.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2007), pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org