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Le nahuatl
Données collectées par l’Union Latine qui œuvre à la mise en valeur de l’héritage culturel de ses 37 pays membres.
Données sur la langue nahuatl
Noms alternatifs : nahaúte, nahualt, megicano, nuhuatl, nahua(l), nahoa, naguatl, mexicane, mexicano, mexican(a), messioana, pipil, aztèque, aztec(a), mexica(ine), niquira(n)
Classification : uto-aztèque
Aire : Mexique (Puebla, Hidalgo, Veracruz, Guerrero, San Luis Potosí, Tlaxcala, Oaxaca, Mexico, Morelos, Durango, Zacatecas, Baja California, Michoacan, Tabasco), Salvador
Variantes et dialectes:
Le nahuatl est un ensemble d’un grand nombre de variantes dialectales, Ethnologue en dénombre 27, L’INALI considère une trentaine de grands ensembles dialectaux.
Liste des variantes du nahuatl sur le site de l’INALI
Nombre de locuteurs : 1 500 000
Malherbe (1983) et Campbell (2000) donnent 1 millions de locuteurs ; Hagège (2000) en donne 1,4 millions. Le site SIL donne 1,5 millions de locuteurs.
Statut de la langue :
Pas de statut officiel
Vitalité et transmission:
Malgré un grand nombre de locuteurs (le nahuatl est une des langues amérindiennes les plus parlées), il semblerait que la transmission du nahuatl soit en train de s’aménuiser, abandonné par les plus jeunes générations au profit de l’espagnol. L’Unesco considère que plusieurs variantes du nahuatl sont en grand danger.
Enseignement
Enseigné en université (nahuatl classique)
Précisions historiques
- 1429 : alliance entre Tenochtitlan (Mexico) et les États de Texcoco et Tlacopan. L’empire aztèque s’étend sur un large territoire dans lequel le nahuatl s’impose.
- XVIe s. : À l’arrivée des Espagnols, le nahuatl était la langue de la civilisation, de l’administration et du commerce utilisée dans presque tout l’empire aztèque. Le nahuatl recule rapidement sous la colonisation espagnole.
- Les missionnaires utilisent l’alphabet latin. Les plus anciens écrits avec cet alphabet sont : Codices Matritense y florentino.
- (commencé en 1547 et interrompu en 1557), Cantares Mexicanos (1560) et La História Tolteca-Chichimeca (1545). Les missionnaires décrivent aussi le nahuatl (grammaires) à partir du modèle latin. Les Franciscains souhaitent voir le nahuatl devenir « langue générale ».
- 1519 : Hernan Cortés débarque au Tabasco et fonde Veracruz. Il entre dans Tenochtitlán (future Mexico).
- 1521 : Extinction de l’empire aztèque.
- 1522 : Cortés est nommé par Charles Quint gouverneur et capitaine général de la « Nouvelle-Espagne ».
- 1550 : Un décret de Charles Ier (Charles Quint) impose la castillanisation de l’Amérique espagnole.
- XVIIIe s. : L’usage du nahuatl recule face à l’espagnol.
- 1810-1821 : Guerre d’autonomie du Mexique, qui obtient son indépendance en juillet 1821.
- 1848 : Fin de la guerre contre les États-Unis avec le Traité de Guadalupe Hidalgo, qui concède aux États-Unis la moitié nord du pays.
- 1842 : Le Mexique annexe le Chiapas, qui appartenait alors au Guatemala.
- Malgré l’indépendance de 1821, aucune réforme n’a concédé des droits aux autochtones. L’espagnol demeure la langue commune et obligatoire pour toute transaction sociale, hormis dans certaines zones à l’écart. Mais les revendications subsistent, notamment véhiculées par l’Armée zapatiste de libération nationale (Ejercito Zapatista de Liberación Nacional, EZLN) et cristalliées par la question du Chiapas.
Précisions sociolinguistiques
Au Mexique, certains locuteurs qui maîtrisent de moins en moins la langue tentent d’imposer une certaine norme de la langue, alors qu’eux-mêmes ont perdu une large partie de leurs compétences dans la pratique de la langue. Ils espèrent ainsi fixer la langue et prévenir sa disparition avec ce purisme, alors qu’ils montrent eux-mêmes des signes de « mort » de la langue (Hill 1987, Hagège 2000). Certains locuteurs refusent tout emprunt à l’espagnol, et préfèrent parler espagnol plutôt qu’un nahuatl mélangé à de l’espagnol.
Sources et bibliographie complémentaire.
Sources et Bibliographie
CAMPBELL, George L. (2000), Compendium of the World’s Languages, Routledge, London & New York, 1st ed. 1991, 2 vols.
HAGEGE, Claude (2000), Halte à la mort des langues, Odile Jacob.
HILL, J.H. (1987), « Women’s speech in Mexicano », in S.U. Philips et al., Language, gender and sex in comparative perspective », Cambridge, Cambridge University Press., pp. 121-160.
HILL, J.H., HILL, K. (1977), « Language death and relexification in Tlaxcalan Nahuatl », International Journal of American Linguistics, n° 12, pp. 55-69.
LAUNEY, Michel (1981), Introduction à la langue et à la littérature aztèques, 2 tomes (tome 1 = Grammaire), Paris, L’Harmattan.
MALHERBE, Michel (1983), Les langages de l’humanité, Seghers.
PURY-TOUMY, S. de (1994), « Si le nahuatll avait été langue générale. Politique linguistique et idéologie nationaliste au Mexique », in I. Fodor et C. Hagège (dirs.), La réforme des langues : histoire et avenir, Hambourg, Buske, vol. VI, pp. 487-511.
Liens pour en savoir plus
LECLERC, Jacques (2002), « Mexique », in L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval,
[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amsudant/Mexique-1demolng.htm]
SIL
http://www.sil.org/mexico/nahuatl/familia-nahuatl.htm
JORDAN
http://weber.ucsd.edu/~dkjordan/nahuatl/nahuatl.html
Dictionnaire en ligne français-nahuatl
http://www.lexilogos.com/nahuatl_langue_dictionnaires.htm
Page de native-language sur le nahuatl et les aztèques (en)
http://www.native-languages.org/nahuatl.htm
Site du Nahuatl Tlahtolkalli (Nahuatl Academy of Language) (en)
http://nahuatl.info/nahuatl.htm
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