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Le mandéen moderne
Page réalisée en collaboration avec Jean Sibille (2011)
Données sur le mandéen moderne
Noms alternatifs : néo-mandéen, ratna, mandayi , sabiun, subba, sabe’in
Classification : Famille afro-asiatique, groupe des langues sémitiques, branche araméenne orientale.
Le mandéen moderne est une des langues modernes issues de la branche orientale de l’araméen, langue sémitique appartenant, avec l’hébreu et un certain nombre de langues mortes comme le phénicien, l’amorrite, le cananéen et l’ougaritique, au groupe des langues sémitiques du Nord-Ouest.
Le mandéen moderne descend du mandéen classique, lui-même issu de la variante babylonienne de l’araméen. Le mandéen classique est, avec le syriaque et l’araméen du Talmud de Babylone, l’un des dialectes de l’araméen les mieux connus. Ce dernier est une langue morte, mais qui conserve un usage religieux. Le mandéen moderne est considéré comme la langue la plus conservatrice (la plus proche de la langue ancienne) de la branche orientale des langues araméennes.
Principaux dialectes : dialectes de Khorramshahr, d’Ahwaz, de Shushtar, néo-mandéen irakien (éteint).
Aire géographique : Iran, dans le Khouzistan iranien à Ahwaz et Khorramshahr . Il était également parlé dans le sud de l’Irak, mais la variante irakienne est aujourd’hui éteinte. Dans la diaspora mandéenne, il n’y a pratiquement pas de locuteurs natifs, sauf chez des immigrés récents.
Nombre de locuteurs : le mandéen moderne (ratna) est parlé par des Mandéens (le mandéisme est une religion minoritaire d’origine gnostique se réclamant de St Jean Baptiste). Les derniers locuteurs se trouveraient tous aujourd’hui en Iran. L’UNESCO estime qu’il y a environ 300 locuteurs de mandéen. Häberl (2008) estime lui qu’il y a entre 100 et 200 locuteurs natifs.
Statut de la langue : pas de statut officiel
Enseignement : Il existe une école de langue mandéenne à Ahwaz.
Vitalité et Transmission : Le mandéen moderne est au bord de l’extinction. L’UNESCO le classe « en situation critique » (degré 4 sur une échelle de 5). Les derniers locuteurs sont tous âgés de plus de 50 ans (Häberl, 2008). Comme vu précédemment la variante irakienne s’est éteinte au début du 20ème siècle.
Précisions sociolinguistiques :
Il n’y a pas de locuteurs monolingues de néo-mandéen, et il n’y en a probablement pas eu depuis des siècles. Les Mandéens vivent dans une région majoritairement arabophone et ont toujours été minoritaires. Les derniers locuteurs de néo-mandéens sont généralement trilingues, parlant la variante locale de l’arabe (proche de celle de Bassorah) et le persan, langue officielle d’Iran et langue de l’éducation. Ces derniers locuteurs ont une image positive de leur langue, certains Mandéens de la diaspora également, qui recherchent parfois à apprendre la langue, mais ce n’est pas le cas de tous les Mandéens d’Iran. Chez ces derniers, non-locuteurs, la langue évoque souvent soit une « relique » du passé, soit un « patois » arabe ou perse.
Bibliographie
Langue :
Häberl Charles G. 2008, The Neo-Mandaic Dialect of Khorramshahr. Otto Harrassowitz Verlag, Wiesbaden.
Macuch Rudolf, Handbook of Classical and Modern Mandaic, Berlin, 1965.
Macuch Rudolf, Neumandäische Chrestomathie mit grammatischer Skizze, kommentierter Übersetzung und Glossar, Otto Harrassowitz Verlag, Wiesbaden 1989, 263 p.
Macuch Rudolf, Neumandäische Texte im Dialekt von Ahwāz, Otto Harrassowitz Verlag Wiesbaden, 1993.
Histoire, culture :
Drower E.S., The Mandaeans of Iraq and Iran, Oxford, 1937.
Macuch Rudolf 1971, “The origine of the mandeans and their script”, Journal of Semitic Studies, volume XVI, tome 2, pp. 174-192.
Macuch Rudolf, “Alter und Heimat des Mandaismus nach neuerschlossenen Quellen,” Theologische Literaturzeitung 82, 1957, pp. 401-8.
Liens
Site sur le mandéen et les Mandéens (en anglais)
Article de l’Encyclopedia Iranica sur le mandéen (en anglais)
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org