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Le kerek
Données sur la langue kerek
L’origine du nom « kerek » est inconnue, il est possible que ce soit un terme d’origine tchouktche. Les Kereks se désignent eux-mêmes par le nom « aŋqalɧakku » (les gens de la côte).
Dialectes : on distingue traditionnellement deux groupes kereks : le groupe Meynypilgyno (ou Navarin) et le groupe Khatyrka. Ces deux groupes ont probablement possédé leur propre variante du kerek.
Classification : Famille des langues tchukotko-kamtchatkienne (ou tchoukotko-kamtchadale).
Jusque dans les années 60 le kerek était considéré comme un dialecte du koryak, dont il est structurellement très proche. Mais il est fortement influencé par le tchouktche, avec lequel il a été en contact permanant et auquel il a emprunté des grands pans de vocabulaire.
Aire géographique : Russie, Sibérie orientale, District Autonome de Tchoukotka. Originellement les Kereks vivaient sur les rivages de la Mer de Béring entre le détroit d’Anadyr et la rivière Opukha. Il est possible qu’ils aient jadis occupé un territoire plus grand, remontant jusqu’au Cap Olyutorskiy. Actuellement les derniers membres de la communauté kerek vivent dans un village au bord de la rivière Moyno-Pilgino, au sein d’un territoire tchouktche. Il est possible qu’il y ait des descendants de Kereks, assimilés au sein de la population tchouktche.
Nombre de locuteurs : La question de savoir si le kerek est encore parlé est une question qui ne fait pas consensus. Selon un recensement russe de 2004, 15 personnes auraient des connaissances de kerek, mais ce nombre semble exagéré. Un autre recensement de 1991 comptait trois locuteurs très âgés. Selon Fortescue (2005) le dernier locuteur avait déjà disparu en 2005. Selon l’UNESCO, il n’y a plus de locuteurs de la langue. Il ne resterait plus que 8 Kereks survivants et tous seraient locuteurs natifs de tchouktche. La langue est donc probablement éteinte à ce jour.
Statut : Le kerek n’a jamais bénéficié d’aucun statut officiel, il n’a jamais été reconnu comme langue minoritaire par l’état.
Vitalité et transmission : Comme vu précédemment, le kerek est probablement une langue éteinte aujourd’hui. Et si, malgré tout, il reste quelques connaissances de la langue parmi les Kereks survivants, plus personne ne la parle ni ne la transmet depuis plusieurs générations.
Précisions historiques
Les Kereks ont longtemps été vu comme un groupe Koryak vivant au milieu des Tchouktches, mais il se distinguait par un mode de vie plus sédentaire que leurs voisins. Au 19ème siècle, à l’époque de la colonisation russe du Kamtchatka et de la Tchoukotka, les Kereks ont résisté à la christianisation massive. La population Kerek, qui n’a jamais été très nombreuse, a souffert d’une réduction drastique au cours du 20ème siècle, principalement à cause des épidémies, des conflits entre les populations indigènes et les colonisateurs et de la pêche intensive russe qui a grandement diminué la population de mammifères marins, principale ressource alimentaire des Kereks.
En 1900, la population kerek était estimée à quelques centaines de personne, il ne restait plus que 8 survivants au tournant du millénaire. Les Kereks survivants ont été complètement assimilés à la population tchouktche, dont ils ont adopté la langue et dont il partage le destin depuis.
Pour plus d’informations sur les Kereks, voir la page qui leur est consacrée sur le site de Redbook of Indigenous People of the Russian Empire.
Sources
Page consacrée au kerek sur le site Endangerd Languages of Indigenous People of Siberia [25/08/2011]
Page consacrée au kerek sur le site Ethnologue.com [25/08/2011]
Bibliographie complémentaire
Fortescue, Michael (2005). « Comparative Chukotko-Kamchatkan Dictionary » in Trends in Linguistics 23. Berlin: Mouton de Gruyter.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org