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Le kaqchikel
Données collectées par l’UNICEF
Données sur la langue kaqchikel
Noms alternatifs : cakchiquel
Aire géographique : Guatemala. Les locuteurs de kaqchikel vivent majoritairement dans la région volcanique du département de Chimaltenango, près du lac Atitlán, ainsi que dans les départements voisins de Sacatepéquez, de Sololá, de Suchitepéquez et dans la capitale.
On trouve également quelques locuteurs de kaqchikel au Mexique, des populations ayant migré dans les années 1980 pour fuir la «violencia », la guerre civile guatémaltèque, qui a particulièrement affecté les populations mayas
Classification : Famille des langues mayas, branche k’iche’.
Parmi les 30 langues mayas encore parlées, le kaqchikel est proche du k’iche’ et du tz’utujiil.
Principaux dialectes : il existe une importante diversification dialectale du kaqchikel, mais le nombre précis de ces dialectes ne fait pas consensus. Ethnologue.com compte une dizaine de variante dialectale du kaqchikel. Les variantes de l’est et du centre sont celles qui comptent le plus grand nombre de locuteurs.
Nombre de locuteurs : On estime généralement à 500 000 le nombre de locuteurs de kaqchikel au Guatemala. Le recensement guatémaltèque de 2002 donne le chiffre de 444954 locuteurs.
Selon un recensement de 2000 le nombre de locuteurs n’excèderait pas la trentaine de personnes au Mexique.
Statut de la langue :
Selon le site de Linguamón : « La langue est légalement reconnue au Guatemala. Selon la Constitution du Guatemala, l’espagnol est considéré comme la langue officielle du pays, tandis que les « langues vernaculaires » font partie du patrimoine culturel. Au cours de ces dernières années, plusieurs initiatives ont été mises en oeuvre (comme la Ley de Idiomas Nacionales, « Loi sur les langues nationales », en 2003) afin de défendre et de promouvoir l’usage des langues des peuples maya, garifuna et xinca. »
Le kaqchikel fait partie des langues qui sont standardisées, protégées et promues par l’Académie des Langues Mayas du Guatemala, Organisation d’état autonome crée en 1990.
Vitalité et transmission : Le kaqchikel est une des langues mayas du Guatemala comptant le plus de locuteurs, (avec le k’ichee’, le mam et le q’eqchi). Cependant ce relatif grand nombre de locuteurs masque une situation, de fait, défavorable.
Les locuteurs de kaqchikel sont pratiquement tous bilingues en espagnol et l’usage de la langue ancestrale est en perte de vitesse, particulièrement chez les plus jeunes générations qui favorisent l’espagnol. Il est à craindre qu’ils cessent de transmettre le kaqchikel, qui pourrait voir son nombre de locuteurs décroitre très rapidement. Avec lui, des pans entiers de la culture et des savoirs mayas sont menacés de disparition.
Le kaqchikel fait partie du programme de documentation vidéo de langues en danger effectué par Sorosoro. Un tournage a eu lieu en mars 2009, en collaboration avec la linguiste Nikte Sis Iboy.
Voir les vidéos en kaqchikel sur le site de Sorosoro
Précisions historiques et ethnographiques
On sait peu de choses de l’histoire précoloniale du groupe kaqchikel. Au moment de la conquête, la ville d’Iximche, dont les ruines sont aujourd’hui un site touristique très visité, était le centre politique kaqchikel majeur.
La région où vivent les Kaqchikels est une région volcanique, pauvre, où la culture du maïs a longtemps joué un rôle prépondérant dans l’économie locale. Il est également un symbole religieux et joue un rôle central dans la culture kaqchikel.
Depuis quelques années la pression économique menace ce mode de vie, poussant les populations à se tourner vers d’autres modes de subsistance (l’artisanat lié au développement du tourisme) mais surtout à migrer vers les centres urbains pour chercher du travail. Cette migration économique résulte souvent à un abandon de la culture, des savoir-faire et de la langue kaqchikel.
Sources
Verdugo, Lucía. 2010. « Guatemala ». In Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina, UNICEF. Tome 2, pp Pp 852- 888
Sources en ligne
Page dédiée au kaqchikel sur le site de Linguamón
Bibliographie complémentaire
Cojtí Macario, Narciso et al. 2001. Diccionario Kaqchikel. Cholsamaj Fundacion, Guatemala.
Garzon, Susan. 1998. The life of our language: Kaqchikel Maya maintenance, shift, and revitalization. Univesity of Texas Press.
Grinevald, C. 2007 «Endangered Languages of Mexico and Central America», in Brenzinger, M. (éd.), Language Diversity Endangered, Trends in Linguistics, Mouton de Gruyter, Berlin-New York.
McKenna Brown, R. et al. 2006. La ütz awäch?: introduction to Kaqchikel Maya language. University of Texas Press
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org