Imprimer |
Le curama
Page réalisée avec la collaboration de Foromine Sourabie, traducteur. 2010.
Données sur la langue
Noms alternatifs : cuuramã, tchourama, turka, tourka, turuka, tyurama
Classification : famille Niger-Congo, branche Volta-Congo, groupe Gur
Principaux dialectes : Il y en a deux, le dialecte de l’Est et celui de l’Ouest.
Ethnologue donne deux dénominations pour ces variantes dialectales : le Douna et le Beregadougou-Toumousseni.
Aire géographique :
Le curama est parlé au sud-ouest du Burkina Faso, dans la région des Cascades.
On compte seize villages turka au Burkina dans les provinces de Comoé et Léreba. Ces villages s’étendent sur une étroite bande longeant l’escarpement rocheux de Banfora et allant de Bérégadougou, à l’Est, jusqu’au village de Toumi, à l’Ouest. Les principaux villages sont : Bérégadougou, Fabédougou, Moussodougou, Toumousseni Wolokonto, Malon de Wolonkonto, tourny Douna, Niofila, Bodadiougou, Mondon, Kolokolo.
Il existe également des communautés turka en Côte d’Ivoire et au Sénégal, pays où les hommes migrent généralement pour accomplir les travaux agricoles saisonniers.
Nombre de locuteurs :
- ~ 30.000 résidant dans la localité
- près de 3000 au Sénégal
- ~10.000 en Côte d’Ivoire.
En l’absence de recensement, il est difficile de donner une estimation exacte.
Statut de la langue : Langue de communication
Médias /Littérature/Enseignement :
Foromine Sourabie amine une émission de radio en curama dans une station FM de Banfora où sont diffusés des enregistrements oraux de textes religieux : enregistrement de l’Évangile selon St Jean, survol de la bible de Genèse à Apocalypse….
Il existe une tentative d’alphabétisation en curama, progressivement mise en place avec plus ou moins de réussite selon que les étudiants auront été alphabétisés auparavant dans une autre langue (français, dioula) ou non.
En ce qui concerne la littérature, il existe : un guide d’orthographe, un lexique, des documents post-alphabétisation qui traitent du paludisme, sida, de la façon de faire le composte etc.
Précisions ethnographiques
Les Turka, originaires du Ghana actuel, ont longé le nord de la Côte d’Ivoire avant de redescendre à l’ouest du Burkina-Faso vers les falaises de Banfora. Appréciant l’isolement et la protection de ces dernières, ils édifièrent leurs campements à proximité. Leur installation dans cette région daterait du début du XVIIIe siècle.
Les Turka seraient connus pour leurs qualités de cultivateurs, capables de faire pousser n’importe quoi malgré la pauvreté du sol très rocailleux caractéristiques de la région.
Sources & bibliographie
Berthelette, John Rapport Sociolinguistique sur la Langue Tyurama, SIL/ANTBA, Septembre 1994 (révisé Septembre, 1995).
Berthelette, John. 2002. « Sociolinguistic survey report for the Tyurama (Turka) language. »
Dacher Michèle, « Histoire du pays gouin et de ses environs », Découvertes du Burkina, SEPIA- A.D.D.B. Paris – Ouagadougou 1997.
Hébert Jean, « Les Gwi et les Turka », Notes et documents voltaiques, oct.-déc. 1969, 3 (1) : 10-51
Suggett Colin and Dorothy Suggett, compilers. 2003. Lexique tchourama – français, français – tchourama.
Suggett, Colin. 2006. En avant pour le tchourama! Guide d’orthographe tchourama.
Tauxier L., « Les Gouin et les Tourouka (Résidence de Banfora, Cercle de Bobo-Dioulasso). Etude Ethnographique suivi d’un double vocabulaire », Journal de la Société des Africanistes, 1933, III, 1 : 77-128.
Liens
Page du site ethnologue : http://www.ethnologue.com/show_language.asp?code=tuz
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org