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Le ch’orti’
Données collectées par l’UNICEF
Données sur la langue ch’orti’
Cette langue ne doit pas être confondu avec le cholti, langue maya de la même branche, aujourd’hui disparue.
Noms alternatifs : chorti, apay, chan, makchan
Principaux dialectes : Nous n’avons pas, à ce jour, d’informations concernant d’éventuelles variantes dialectales du ch’orti’
Classification : Famille des langues mayas, maya occidental, branche Chol.
Aire géographique :
– Guatemala : Département de Chiquimila, autour des villes de Jocotán, de Camotán, d’Olopa et de Quetzaltepèque. On trouve aussi des locuteurs dans la ville de La Unión, située dans le département de Zacapa
– Honduras : Dans le nord du pays à la frontière avec le Guatemala, près de la ville de Mopàn Ruinas, département de Copán.
Le site archéologique de Copàn, au Honduras, qui fut une citée maya majeure durant la période classique, est considérée par les Ch’orti’ comme le centre symbolique de leur aire culturelle. Il ne reste malheureusement presque plus de locuteurs au Honduras.
Nombre de locuteurs :
Le recensement du Guatemala (2002) compte une population « ethnique » Ch’orti’ de 46 833 personnes et celui du Honduras (2001) compte 34 453 Ch’orti’ vivant sur le territoire national. Néanmoins, sur cette population totale de 80 000 personnes, seule une partie est locutrice de la langue.
Au Honduras, où la langue est pratiquement éteinte, le nombre de locuteurs n’excède pas une dizaine (UNESCO). Mais au Guatemala, il est difficile d’avoir une estimation fiable du nombre de locuteurs. Le recensement Guatémaltèque de 2002 compte environ 11 000 locuteurs, Hull (2005) donne une estimation de 15 000 locuteurs natifs et le site Ethnologue.com mentionne 30 000 locuteurs.
Statut de la langue :
Selon le site de Linguamón :
« La langue est légalement reconnue au Guatemala
Selon la Constitution du Guatemala, l’espagnol est considéré comme la langue officielle du pays, tandis que les « langues vernaculaires » font partie du patrimoine culturel. Au cours de ces dernières années, plusieurs initiatives ont été mises en oeuvre (comme la Ley de Idiomas Nacionales, « Loi sur les langues nationales », en 2003) afin de défendre et de promouvoir l’usage des langues des peuples maya, garifuna et xinca. »
Le ch’orti’ fait partie des langues qui sont standardisées, protégées et promues par l’Académie des Langues Mayas du Guatemala, Organisation d’état autonome crée en 1990.
« L’espagnol est la langue officielle du Honduras. La politique linguistique de cet État consiste principalement à assurer la prédominance de l’espagnol dans tous les domaines. Quant à l’éducation, seul un nombre restreint d’enfants amérindiens et créoles sont alphabétisés dans leur langue maternelle et apprennent ensuite progressivement l’espagnol. »
Vitalité et Transmission :
La vitalité de la langue diffère selon les pays. Ainsi au Honduras la langue a été abandonnée par la population Ch’orti’ depuis plusieurs générations, au profit de l’espagnol. Elle n’est plus transmise ni parlée et elle est au bord de l’extinction, peut-être déjà éteinte.
Au Guatemala, la langue est encore parlée, mais elle est tout de même en perte de vitesse. L’UNESCO considère que le ch’orti’ y est « en danger ». La langue se maintient mieux dans les zones rurales, où elle est encore partiellement transmise et utilisée, que dans les zones urbaines, où les plus jeunes générations ne la parlent plus, ou quasiment plus. L’exode rural, lié à l’extrême pauvreté de ces populations, ne fait qu’accélérer la disparition de la langue.
Les locuteurs sont majoritairement bilingues ch’orti/espagnol.
Il existe une volonté cependant de sauvegarder et de revitaliser la langue ch’orti’ , appuyée par l’Académie des langues Mayas au Guatemala. Des échanges embryonnaires se mettent en place entre les Ch’orti’ du Guatemala et les Ch’orti’ du Honduras pour tenter d’introduire l’enseignement de la langue dans les écoles primaires de la région Ch’orti’ au Honduras.
Précisions historiques
Au Guatemala, les Mayas représentent environ 40 % de la population (voire 50 % selon certaines sources). Cependant, au cours de l’histoire, ce peuple a souffert d’une politique de répression et de marginalisation.
Le nom ch’orti’ signifie « langue de ceux qui cultivent le maïs », car la culture de cette céréale est une pratique traditionnelle chez les familles chortis. D’autres termes désignent cette communauté, tels que apay, qui fait référence au royaume Payaqui, ou encore chan, qui fut peut-être la dénomination originale des Mayas établis dans cette région.
Le royaume Payaqui fut fondé au XIe siècle par les Chortis, qui étaient alors établis sur de vastes territoires appartenant aujourd’hui au Guatemala, au Honduras et au Salvador. À partir du XIIIe siècle, ce royaume devint fortement influencé par la culture pipil ou nahuatl, tant et si bien qu’à l’arrivée des colons espagnols, l’on y parlait désormais l’alajuilak, un dialecte combinant des éléments du chorti et du nahuatl.
Avant la colonisation espagnole, une bonne partie de l’est du Guatemala appartenait aux Chortis. À partir du XVIe siècle, ces derniers perdirent peu à peu du terrain et durent se replier vers des régions sèches et difficiles d’accès. Actuellement, cette région est habitée en grande partie par les Ladinos (terme qui désigne la population non indigène et hispanophone). La population amérindienne, en revanche, y est peu nombreuse, celle-ci se concentrant principalement dans les parties centrale et occidentale du pays.
Sources
Bonilla Alvarez, Amadeo & Koskinen, Arja. 2010. « Honduras ». In « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 2, pp 801-823.
Verdugo, Lucía. 2010. « Guatemala ». In « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 2, pp 852- 875
Bibliographie complémentaire
Grinevald, C. 2007 «Endangered Languages of Mexico and Central America», in Brenzinger, M. (éd.), Language Diversity Endangered, Trends in Linguistics, Mouton de Gruyter, Berlin-New York.
Hull, Kerry. 2005. A Dictionary of Ch’orti’ Maya, Guatemala. FAMSI.
Pérez Martínez, Vitalino et al. 1996 Diccionario Ch’orti’, Jocotán, Chiquimula. Guatemala: Proyecto Lingüístico Francisco Marroquín.
Ramírez, Juan Alvarez et al. 2004 Topop Ojroner Maya Ch’orti’: Actualización Lexical del idioma maya Ch’orti’. Guatemala: Academia de Lenguas Maya de Guatemala.
Richards, Michael. 2003. Atlas Lingüístico de Guatemala. Ciudad de Guatemala:SEPAZ, UVG, URL, USAID
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina pour une bibliographie plus complète.
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