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Le ch’ol
Données collectées par l’UNICEF
Données sur la langue ch’ol
Noms alternatifs : chol, lak t’an, lak ty’añ
Note : L’origine du terme « ch’ol » n’est pas clair, il fait possible référence à la racine ch’ol pour « maïs ». « Lak ty’añ » correspond à l’autodénomination de la langue (qu’on pourrait traduire par « notre langue »)
Principaux dialectes : Selon Coon (2004) il y a trois grands groupes dialectaux du ch’ol : le ch’ol de Sabanilla le ch’ol de Tumbala et le ch’ol de Tila. Ce dernier peut être également divisé en deux sous-ensembles dialectaux : l’ensemble nord et l’ensemble sud. Ces variantes sont mutuellement intelligibles, mais les différences sont reconnues et explicites pour les locuteurs. Le dialecte de Tila est celui qui a été le plus étudié. D’autres sources ne reconnaissent que deux grands ensembles dialectaux, ne distinguant pas le ch’ol de Tumbala du ch’ol de Sabanilla (c’est le cas d’Ethnologue, 16ème édition).
Classification : Famille des langues mayas, branche ch’ol.
Aire géographique : Mexique, dans les hauts plateaux du nord-est de l’état du Chiapas. Principalement dans les municipalités de Tila, Tumbalá, Sabanilla, Catazajá, La Libertad, Salto de Agua, Palenque, Ocosingo, Yajalón, Huitiupán et Chilón. On trouverait aussi des locuteurs dans l’état de Tabasco.
Nombre de locuteurs : Le recensement de 2005 comptait 185 299 personnes qui se déclaraient Ch’ol. La très grande majorité serait locuteur de la langue. Les estimations du nombre de locuteurs sont généralement supérieures à 100 000. L’Ethnologue.com parle d’environ 140 000 locuteurs.
Il y aurait un taux élevé de locuteurs monolingues de ch’ol (peut-être 50 000, selon Ethnologue.com)
Statut de la langue : Au Mexique, l’espagnol est la langue officiel de Facto, mais, à l’image des autres langues indigènes, le ch’ol jouit du statut de «langue nationale ». Ce qui lui confère, en théorie, une protection générique.
Selon Linguamón :
« La législation linguistique est assez abondante en matière de langues autochtones. Le texte le plus important est celui de la Loi générale sur les droits linguistiques des peuples autochtones, en vigueur depuis 2002, dont les objectifs sont la reconnaissance et la protection des droits linguistiques, individuels et collectifs, des communautés indigènes, ainsi que la promotion, l’utilisation et le développement des langues indigènes qui ont le statut de « langues nationales ». Mais en réalité, le modèle linguistique mexicain tend plutôt à l’assimilation qu’à la promotion des langues et des cultures indigènes. »
Médias : La langue est présente dans certains médias locaux. La radio XEXPUJ diffuse quelques heures de programmes en ch’ol.
Enseignement : L’éducation se fait en ch’ol pour les premières années d’école primaire, avant un passage progressif à l’espagnol, qui devient, par la suite, l’unique langue de scolarisation.
Vitalité et Transmission : Le ch’ol ne fait pas parti des langues reconnues comme « en danger » par l’UNESCO.
La transmission de la langue est assurée. Au sein des communautés ch’ol, particulièrement en milieu rural la langue est utilisée quotidiennement. Il existe un taux assez important de monolingues (notamment chez les personnes âgées et non scolarisées). Cependant, dans les milieux urbains, la langue est en perte de vitesse.
Les jeunes générations sont généralement bilingues ch’ol/espagnol ; et ce dernier est souvent vu comme la langue de prestige. Le ch’ol est souvent associé à des représentations négatives pour ces générations, et il est à craindre que, l’exode rural s’accélérant, les futurs générations arrêtent de transmettre la langue.
Précisions historiques et ethnographiques
Du point de vue historique, le ch’ol est associé à la ville-État de Palenque (Ve-IXe siècles apr. J.-C.) de la civilisation maya classique. Dans une large mesure, c’est grâce au ch’ol, que les linguistes ont pu déchiffrer le système d’écriture maya.
Les centres urbains tels que Palenque ont été abandonnés aux alentours du 10ème siècle, pour des raisons qui sont encore sujets à débats de nos jours. Mais la population Ch’ol n’a pas disparu pour autant. Les communautés sont devenues plus petites, plus agricoles, mais la langue et la culture maya ch’ol était toujours bien vivante lorsque les conquistadors espagnols ont entrepris la conquête du Mexique actuel.
Le colonialisme espagnol a entraîné une diminution drastique de la population amérindienne, principalement à cause des virus importés d’Europe. Malgré cela, les Ch’ol ont montré une grande résistance à la colonisation, et ont été victime au cours du 17ème siècle d’une « pacification » violente et les communautés ont été une à une occupées et relocalisées. Ainsi la population Ch’ol survivante, originaire des basses terres, s’est retrouvée déplacée vers les hautes terres des Chiapas, dans les régions actuelles de Tila et Tumbala.
Pour plus d’informations sur le peuple Ch’ol voir Josserand & Hopkins (1996) et Coon (2004)
Sources
Díaz Couder Ernesto (2010). « México » In « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 2, pp 889- 916.
Sources en ligne
Page dédiée au ch’ol sur le site de Linguamón
Bibliographie complémentaire
Coon, Jessica L. 2004. Roots and Words in Chol (Mayan): A Distributed Morphology Approach. Bachelor Thesis. Reed College, Portland. [En ligne]
GRINEVALD, C. 2007 «Endangered Languages of Mexico and Central America», in Brenzinger, M. (éd.), Language Diversity Endangered, Trends in Linguistics, Mouton de Gruyter, Berlin-New York.
Josserand, J. K. & Hopkins, N. A. 1996. Chol ritual language. FAMSI. [En ligne]
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org