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L’auvergnat
Fiche rédigée par Serge Soupel, professeur émérite, Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III ; président délégué du Cercle Terre d’Auvergne et membre du Comité de rédaction de la revue bilingue auvergnat-français Bïzà Neirà.
Données sur la langue auvergnate
Noms de la langue : Auvergnat, euvarnhàt (autodénomination)
Classification : famille des langues indo-européennes, sous-famille des langues romanes.
Aire géographique : L’auvergnat est la langue naturelle du Puy-de-Dôme, de la partie nord du Cantal et de la Haute-Loire, d’une partie occidentale de la Loire (plateau de Noirétable), du sud de l’Allier (arverno-bourbonnais) et de la partie orientale de la Creuse. La région d’Aurillac (sud du Cantal) a un dialecte différente de l’auvergnat localisé ci-dessus.
Nombre de locuteurs : Plusieurs milliers (peut-être 15 000). Le nombre de personnes se disant capables de comprendre l’auvergnat dans ses formes les plus simples mais s’affirmant incapables de le parler est assez élevé.
Statut de la langue : L’auvergnat n’a pas de statut particulier ; n’est ni « véhiculaire » et ni « de communication » autrement que dans des milieux ruraux restreints – où l’on passe aisément de l’auvergnat au français selon les registres de la conversation. Très faible soutien des élus, à qui il manque l’idée d’un patrimoine à défendre ou qui jugent inopportun de le défendre vu les faibles chances de succès.
Vitalité et Transmission : Les locuteurs spontanés, tous âgés, se font rares et se limitent aux zones rurales montagneuses. L’intercompréhension, au-delà des usages bornés aux communautés villageoises, est bonne. Les locuteurs de zones éloignées les unes des autres se comprennent bien, dans les registres courants. La transmission de la langue est très menacée. Nombre d’associations locales organisent des réunions et veillées pour faire vivre la langue entre personnes ayant très rarement moins de cinquante ans. Réalisation de cd et de dvd assez bien diffusés. Écriture de textes publiés dans des revues très localisées. Le français est parlé partout. Sa variété proprement auvergnate (accent régional, lexique, tournures grammaticales, expressions idiomatiques, etc.) est en net recul, surtout parmi la jeunesse et dans les secteurs urbains.
Médias et Littérature : Une option « auvergnat » a été offerte au baccalauréat et un enseignement, souvent bénévole (notamment, autrefois, à l’Université Clermont II), a connu une influence notable. Les travaux du Cercle Terre d’Auvergne (voir le site) se concentrent depuis le début des années 1970 sur la mise en valeur de l’écrit contemporain et des écrits passés (prose et vers). Le site donne la référence de nos publications, incluant grammaires et dictionnaires. L’accès de la langue aux médias est limité.
Précisions historiques / ethnographiques/ sociolinguistiques
L’auvergnat est parlé dans un secteur géographique ouvert vers le nord (bassin orienté sud-nord de la rivière Allier) et fermé vers le midi (à l’exception du Cantal méridional qui ne relève pas à proprement parler du secteur arvernophone). Aussi les influences sont de tout temps venues du nord donc du français et de ses dialectes. La langue qui fut jadis parlée dans le Berry, entre autres secteurs, était (la toponymie le démontre) proche de ce qu’est resté l’auvergnat. Le secteur dit du « Croissant » est ainsi une zone de transition dialectale au nord, entre l’auvergnat (et le limousin) et les parlers français.
Précisions linguistiques
La graphie en usage est celle, dite « écriture auvergnate unifiée », élaborée au début des années 1970. Elle ne doit rien aux graphies en usage dans d’autres secteurs d’oc.
Sources/Liens/ Bibliographie complémentaire
Une publication régulière (trois numéros par an) : la revue bilingue auvergnat-français Bïzà Neirà.
Pour les bibliographies, consulter le site internet : cercleterredauvergne.fr
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org