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L’aragonais
Données recueillies par portalingua.info, le site de l’union latine.
Données sur l’aragonais
Noms alternatifs : aragonese, fabla, patués
Classification : Familles indo-européenne, romane, variante de l’espagnol
Aire : Communauté autonome d’Aragon
Nombre de locuteurs : 30 000
Leclerc (2001) donne entre 11 000 et 30 000 locuteurs. Il suit en cela les chiffres du SIL qui précisent 11 000 locuteurs actifs ainsi que 20 000 autres qui peuvent parler aragonais en deuxième langue. Le SIL s’appuie sur un recensement fourni par le Conseil de la Langue Aragonais (1993). Le site redaragon.com parle de 12 000 actifs et 40 000 passifs. Le site Mercator donne précisément 11 824 locuteurs, d’après une source datant de 1981.
Statut de la langue :
Présence au niveau des institutions quasi inexistante
Vitalité et transmission:
L’Unesco considère que l’aragonais est en danger.
Médias, Enseignement :
Journaux:
Au moins cinq revues
Catalunya Cultura
Émissions sur radio Huesca (30 mn / semaine)
Quelques livres sont publiés chaque année en aragonais
Enseignement :
Matière optionnelle hors programme uniquement enseignée dans quelques villes.
Précisions historiques
976 : « Glosas Emilianenses » : premier écrit contenant l’attestation de formes aragonaises.
Xe s. : L’aragonais survit à l’invasion arabe, mais il est bloqué dans son développement par l’explosion du noyau castillan voisin.
1194-1211 : « Liber Regum », oeuvre anonyme contenant des traces d’aragonais.
1205 : « Razon feita d’amor », poésie lyrique anonyme contenant des mots aragonais.
1247 : Huesca Vidal de Canellas (évêque), « Compilación de Huesca » et « Vidal Mayor ».
XIVe s. : « Cronica de San Juan de la Peña » et oeuvres de Juan Fernàndez de Heredia (1310-1396) en aragonais : « La Grant Cronica d’Espanya », « La Cronica de los Conqueridores ».
Mais les oeuvres littéraires sont très tôt influencées par le castillan, comme le seront les documents officiels dès le XVe siècle.
1412 : La dynastie castillane des Trastàmara s’installe en Aragon et contribue à la propagation du castillan.
Les classes riches et instruites sont « castillanisées », mais le peuple continue de parler l’aragonais.
XVIIe s. : Certains écrivains choisissent l’aragonais comme langue artistique, comme « el Vicario de Cariñena » et Ana Abarca de Bolea.
XVIIIe s. : L’aragonais se conserve dans le nord de l’Aragon. C’est l’époque où fleurissent les représentations théâtrales populaires appelées « pastoradas ».
XXe s. : Alors que la pratique de la langue a largement chuté, quelques écrivains choisissent l’aragonais : Domingo Miral, Cleto Torrodellas, Leonardo Escalona, Veremundo Méndez, Pedro Arnal, Tonon de Baldomera, José Gracia, Nieus Luzia Dueso.
Dans les années 1970, un mouvement littéraire favorise l’émergence d’un aragon commun avec des auteurs comme Anchel Conte Eduardo Vicente de Vera ou Inazio Almudébar. Ces écrivains peuvent s’appuyer sur une graphie commune qui a été élaborée (1974), ainsi que sur une grammaire (1977).
1987 : Premier Congrès sur la normalisation de l’aragonais.
Précisions sociolinguistiques
La classification de l’aragonais hésite entre « langue » et « dialecte » de l’espagnol. Pour beaucoup de locuteurs, l’aragonais n’est pas autre chose qu’une façon de « mal parler » espagnol, phénomène que l’on retrouve dans beaucoup de cas de langues régionales ou minoritaires typologiquement proches d’un standard prestigieux. Campbell (2000) considère ainsi l’aragonais comme un « dialecte moribond » de l’espagnol.
La conscience linguistique des locuteurs a longtemps été très faible, mais elle a grandi au cours du XXe siècle, grâce à la « découverte » de l’aragonais à travers des travaux linguistiques et auprès de jeunes militants.
Extraits
Introduction d’un document explicitant les conventions orthographiques de l’aragonais :
«A Propuesta Ortografica de l’aragonés permite escribir d’una traza homochenia totz es dialectos aragoneses, parando cuenta en que a pronunciación puet diferir d’unas parlas enta atras. Por un regular, un fablant d’aragonés sabe cómo se pronuncia o suyo dialecto y, por tanto, sabe leyer os textos que con ell s’escriban. Pero quan un fablant ha que leyer un texto que corresponde a una variedat diferent, ye habitual que tienga dificultatz ta interpretar bellas parolas que no li son propias.» (Source)
Extrait audio :
Sources & Bibliographie complémentaire :
ALCARAZ, Ramos M. (1999), El pluralismo lingüístico en la Constitución Española, Madrid, Congreso de los Diputados.
ALVAR, Manuel (1953), El dialecto aragonés, Madrid.
ALVAR, Manuel (1973), Estudios sobre el dialecto aragonés, Zaragoza.
ALVAR, Manuel et al. (1979-1983), Atlas Lingüistico y Etnografico de Aragon, Navarra y Rioja, Madrid, 12 volumenes.
ALVAR, Manuel (1996), « Aragonés », in Manuel Alvar (dir.), Manual de dialectologia hispànica. El español de España, Editorial Ariel, Barcelona, pp. 263-292.
CAMPBELL, George L. (2000), Compendium of the World’s Languages, Routledge, London & New York, 1st ed. 1991, 2 vols.
GARCIA DE DIEGO (1918), Caracteres fundamentales del dialecto aragonés, Zaragoza.
LECLERC, Jacques (2001), « L’Etat espagnol » dans L’aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval.
UMPHREY (1913), The Aragonese Dialect, Seattle.
WALTER, Henriette (1994), L’aventure des langues en Occident, Laffont.
ZAMORA VICENTE, Alonso (1985), Dialectologia española, Madrid, Gredos, 1ere éd. 1960.
Liens :
« Aragonés »: http://www.redaragon.com/sociedad/otraslenguas
Ethnologue Spain: http://www.sil.org/ethnologue/countries/Spai.html#AXX
Mercator Legislació: http://www.ciemen.org/
Ecole d’aragonais de Saragosse – Association Nogará : http://wzar.unizar.es/
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org