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L’aché
Données collectées par l’UNICEF et le programme DoBes.
Données sur la langue aché
Noms alternatifs : Axe, axé, guayakí.
Note : L’appellation « guayaki » aurait une connotation péjorative. « Aché » (ou axé) est la transcription de l’autodénomination (prononcer « atch-aï »).
Classification : Famille tupi, langues tupi-guarani, groupe I
La position de l’aché au sein du groupe I des langues tupi-guarani est contestée par certaines sources dont Rodrigues (1985).
Principaux dialectes : Selon DoBes il existe actuellement trois principaux dialectes de l’aché : l’aché du nord, l’aché pura et le l’aché ñacunday (du sud). L’aché du nord et l’aché pura sont linguistiquement les plus proches. Les locuteurs de ñacunday étaient plus isolés et n’ont rétabli le contact que récemment. Un quatrième dialecte, l’aché ua, est pratiquement éteint aujourd’hui.
Aire géographique : Paraguay.
Les Aché sont répartis dans 6 communautés situées dans 4 départements de l’est du Paraguay : Dans le département de Canindeyú, communautés de Chupa Pou, Arroyo Banderas et Kue Tuwy ; dans le département de Caaguasú, communauté de Cerro Moroti ; dans le département de Caazapá, communauté d’Ypetimi ; et dans le département d’Alto Paraná, communauté de Puerto Barra.
Nombre de locuteurs :
Le recensement paraguayen de 2002, repris par l’UNICEF, dénombre 911 locuteurs d’aché, presque tous bilingues aché-guarani ou aché-espagnol. DoBes lui estime le nombre de locuteurs « courant » d’aché à environ 300 personnes et y ajoute 400 locuteurs partiels ou passifs de la langue.
Statut de la langue : Pas de statut officiel.
Selon Linguamón : « L’espagnol et le guarani sont les langues officielles du Paraguay. Les autres langues amérindiennes sont considérées patrimoine national mais leur présence est totalement inexistante en dehors de leurs communautés respectives, même dans le domaine de l’enseignement, majoritairement en espagnol »
Vitalité et Transmission :
La vitalité de l’aché est difficile à évaluer avec précision, les diverses sources que nous possédons sur ce point sont contradictoires. Fabre (2007) déclare que l’usage quotidien de la langue se maintient jusqu’ici au sein des communautés aché, mais selon le programme DoBes, les derniers locuteurs natifs de la langue sont âgés et les plus jeunes générations ont déjà abandonné la langue au profit d’une des deux langues officiels : le guarani paraguayen ou l’espagnol. Les changements d’environnement et les changements sociaux induits par l’occupation des territoires traditionnels par les exploitations agricoles et le développement urbain risque d’aggraver la situation.
L’UNESCO considère que l’aché est une langue en danger.
Un projet de documentation de l’aché (ADOP- Aché documentation project) est mené au sein du programme DoBes, coordonné par les linguistes Gippert et Drude de l’Université Goethe de Francfort, en conjonction avec le Ministère de l’éducation et de la culture du Paraguay. Ce projet comporte également un volet de formation linguistique de maitres d’écoles autochtones.
Précisions ethnographiques et sociologiques :
Avant les années 60 les Aché suivaient un mode de vie nomades dans les forets de l’est du Paraguay. Ils étaient organisés en petits groupes. Plusieurs groupes alliés, parlant le même dialecte et possédant les mêmes rituels, constituaient une entité politique appelée « irondy ».
A partir des années 60, avec le développement de l’agriculture dans la région, essentiellement le soja, a considérablement modifié l’environnement et réduit drastiquement leurs territoires de chasse et de cueillette. Ils ont été contraints de se sédentariser, de modifier leur mode de vie et leur organisation sociale et ont abandonné la plupart de leurs rites, se convertissant à l’évangélisme. La plupart des communautés subsistent désormais pauvrement d’une agriculture à petite échelle et des maigres salaires d’ouvriers agricoles dans les fermes de soja.
Pour plus d’information sur les Aché et leur mode de vie, voir le site de DoBes.
Sources
Bartomeu Melià, S.J. 2010. Paraguay in « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina», UNICEF. Tome 1, pp 173-195 [08/03/2011]
Page du site du programme DoBes sur l’aché [08/03/2011]
Données collectées par l’UNICEF sur l’aché [08/03/2011]
Bibliographie complémentaire :
Fabre, Alain. 2007. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [08/03/2011]
Melià, Bartomeu. 2004. “Las lenguas indígenas en el Paraguay; una visión desde el Censo 2002” in: Joan A. Argenter & McKenna Brown (eds.), On the Margins of Nations Endangered Languages and Linguistic Rights. F.E.L. Bath (England). Pp 77-87.
Rodrigues, Aryon D. 1985. « Relações internas na família linguística Tupí-Guaraní. » Revista de Antropologia 27/28: 33-53.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2007) pour une bibliographie plus complète.
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