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Famille des langues tsimshianiques ou tsimshianes
Données sur les langues tsimshianes
Où sont parlées les langues tsimshianes ?
Ces langues sont parlées en Amérique du Nord sur la côte pacifique du Canada, dans la province de la Colombie Britannique, ainsi que dans quelques îles au large de l’Alaska, aux Etats-Unis.
Qui parle ces langues ?
Les locuteurs de langues tsimshianes sont des membres des « Premières Nations » nord-américaines, qui habitaient la région bien avant l’arrivée des Européens et la création des Etats-Unis et du Canada.
Nombre total de locuteurs (estimation) :
930 selon l’UNESCO
1 850 selon ethnologue.com (SIL)
Classification
La famille des langues tsimshianes compte à ce jour 2 langues.
Nass-Gitksan (nom alternatif : tsimshianique de l’intérieur) : 865 locuteurs selon UNESCO et 1 100 selon SIL
Tsimshian (noms alternatifs : bas tsimshianique ; tshimshianique maritime) : 160 locuteurs selon UNESCO et 750 selon SIL
Commentaires sur la classification des langues tsimshianes :
Nous suivons ici la classification de Mithun (1999), considérée comme largement consensuelle.
Les deux dialectes qui composent le nass-gitksan sont parfois présentés comme deux langues indépendantes.
NB : Les langues thsimshianes sont parfois inclues dans l’hypothétique super-famille « pénutienne ». Mais selon Mithun (1999) la validité de la famille pénutienne, bien que probable, n’est pas encore démontrée de manière scientifiquement satisfaisante. Nous suivons donc sa classification ici, et présentons les langues chinookanes comme une famille distincte.
Les langues tsimshianes sont-elles en danger?
Oui, le tsimshian est considéré « en situation critique » par l’UNESCO : parmi la grosse centaine de locuteurs de cette langue, aucun n’a moins de 50 ans, les plus jeunes générations ayant l’anglais pour langue maternelle. La langue risque donc de s’éteindre dans un futur très proche. Si l’ensemble dialectal nass-gitksan possède plus de locuteurs, tous sont des adultes et son avenir n’est pas moins menacé à terme.
Eléments ethnographiques
Comment vivaient les locuteurs des langues tsimshianes avant la colonisation ?
Les Tsimshian partageaient le mode de vie des peuples de la région, tels que les tribus haida (avec qui ils étaient souvent en guerre), Tlingit, Athabask etc. La mer jouait un rôle très important pour ces peuples, qui pratiquaient la pêche et la chasse à la baleine. Contrairement aux stéréotypes concernant les peuples autochtones, ils n’étaient pas nomades et ne vivaient pas dans des tipis. Ils étaient essentiellement sédentaires et vivaient dans des « maisons communautaires », de grandes maisons de bois qui pouvaient parfois abriter une communauté entière de plusieurs familles.
Comment étaient-ils organisés ?
Les communautés étaient hiérarchisées : elles étaient organisées en classes sociales, avaient un chef et pouvaient pratiquer l’esclavage, particulièrement pour les ennemis vaincus Une communauté tsimshiane était souvent organisée en 4 classes sociales : les nobles, statut qui s’obtenait par la naissance, les aristocrates, statut acquis grâce à la prospérité personnelle et l’influence sur la communauté, les roturiers et les esclaves. Certaines de ces Nations pratiquaient le Potlatch.
Le Potlatch, qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’un mot d’origine chinook, qui signifie « donner ». Ce terme générique est utilisé pour désigner des cérémonies traditionnelles durant desquelles un individu faisait volontairement don d’une partie de ses biens et de ses possessions au reste de la communauté.
Ce principe de redistribution des richesses a beaucoup frappé les sociétés européennes qui le voyaient comme une preuve du peu d’attachement des Premières Nations d’Amérique aux biens matériels. Cela était une simplification : en effet, certaines cultures avaient un sens aigu de la propriété privée et le « potlatch » était alors une manière de montrer sa prospérité, et d’affirmer un haut statut social.
Les premiers marchands européens à commercer avec ces nations ont parfois détourné le principe du potlatch pour en faire un « troc » à leur avantage : ils donnaient des cadeaux de peu de valeur (verroterie, etc.) contre des biens à la valeur marchande plus importante (fourrures, etc.) qu’ils pouvaient ensuite revendre à leur profit. Le potlatch a été interdit à la fin du 19ème siècle au Canada et aux Etats-Unis. De nos jours cette pratique réapparaît peu à peu. Elle est perçue par les membres des Premières Nations comme un symbole de la revitalisation des cultures autochtones.
Sources:
Mithun, Marianne The languages of Native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press. (1999).
Campbell, Lyle. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press. (1997)
Sites dédié aux langues amérindiennes:
http://www.native-languages.org/
Sites dédiées à la défense des langues et des cultures autochtones du Canada
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org