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Famille des langues sahaptiennes
Données sur les langues sahaptiennes
Où sont parlées les langues sahaptiennes ?
Ces langues sont parlées en Amérique du Nord, dans l’Ouest des Etats-Unis, plus précisément dans les états de l’Idaho, de Washington et de l’Oregon.
Qui parle les langues sahaptiennes?
Les locuteurs de langues sahaptiennes sont des membres des « Premières Nations » nord-américaines Nez-Perce et Sahaptin, qui habitaient la région bien avant l’arrivée des Européens et la création des Etats-Unis.
Nombre total de locuteurs (estimation)
120 selon l’UNESCO
Environ 3500 selon le site ethnologue.com (SIL)
Classification
La famille des langues sahaptiennes compte à ce jour 2 langues.
Nez Perce (noms alternatifs : Choppunnish ; Nimipug) (ensemble dialectal) : 20 locuteurs selon UNESCO et 100 à 300 selon le SIL
Sahaptin (ensemble dialectal) : 100 locuteurs selon UNESCO et 3 350 selon le SIL
Commentaires sur la classification des langues sahaptiennes :
Il existe une proposition d’insérer cette famille dans une superfamille de langues de l’ouest nord-américain appelée « les langues pénutiennes ». Toutefois, si beaucoup de linguistes s’accordent sur l’idée de cette superfamille, il n’y a pas de consensus réel quant à ses contours exacts ni à son organisation interne. Dans cette hypothèse, les langues sahaptiennes seraient apparentées à l’isolat Klamat-Modoc dans une branche appelée « Pénutienne des Plateaux». Là encore, cette relation est largement considérée comme probable, mais nécessite plus de preuves pour que l’on en détermine la nature exacte. Suivant la classification de Mithun, nous avons choisi de la présenter comme une famille indépendante, mais cette classification est susceptible d’évoluer dans les temps à venir.
Les langues sahaptiennes sont elles en danger ?
Oui, il ne resterait qu’une vingtaine de locuteurs âgés (on peut considérer les chiffres d’éthnologue.com largement optimistes) de nez perce (nimipu). Le sahaptin (dont les dialectes ont été très nombreux) est parlé par une centaine de locuteurs répartis entre les réserves de Warm Spring (Oregon, dialecte tenino), Umatilla (Oregon, Dialect Umatilla et Walla Walla), et de Yakima (Washington, dialect yakima). Il existe aussi quelques locuteurs du dialecte wanapam près du barrage de Priest Rapids sur la rivière Columbia. Ces deux ensembles dialectaux sont considérés comme étant « en situation critique » par l’UNESCO, surtout le nimipu qui pourrait s’éteindre dans les années à venir.
Eléments ethnographiques
Comment vivaient les locuteurs des langues sahaptiennes avant la colonisation ?
Les locuteurs de ces langues habitaient dans la région du plateau de Columbia, au nord-ouest des actuels Etats-Unis. Cette position géographique fait qu’ils étaient au croisement du mode de vie « des Grandes Plaines » et de celui «du nord-ouest ».
Ils étaient semi-nomades, c’est à dire qu’ils se déplaçaient sur des sites prédéterminés selon le cycle des saisons. Ils étaient pêcheurs, chasseurs et cueilleurs. La pêche au saumon a longtemps été centrale dans le mode de vie des Nez Perce, par exemple. L’été ils pouvaient partir, comme les tribus des Grandes Plaines, dans des longues campagnes de chasse au bison. Mais cette pratique aurait été introduite dans la culture Nez Perce relativement tard, au cours du 18ème siècle.
Pendant les saisons froides, ils habitaient en général dans des maisons communautaires en bois et recouvertes de paille, qui abritaient plusieurs familles. Pendant les campagnes de chasses, l’été, ils utilisaient les « tipis » des Grandes Plaines, faciles à monter et démonter.
Comment étaient-ils organisés ?
Les sociétés comme celle des Nez Perce étaient en général très structurées. Elles étaient composées de plusieurs tribus indépendantes, elles-mêmes divisées en communautés plus petites. Chacune de ces communautés avait un conseil de village qui prenait les décisions importantes et choisissait le chef. Cette position était généralement héréditaire, même si cela n’était pas une règle absolue. Un chef pouvait être désigné pour avoir fait preuve de sa valeur, de sa sagesse, etc. Celui-ci était à la fois le représentant du conseil, le « diplomate » de la communauté et parfois le chef de guerre. Les communautés les plus importantes avaient un conseil tribal réunissant les chefs des communautés qui composaient la tribu.
Pourquoi s’appellent-ils les « Nez Perce » ?
Le nom « nez perce » n’est pas vraiment utilisé par les membres de ces communautés qui se désignent par Nimi’ipu : « ceux qui vivent sous les toits de paille », en référence à leurs habitations. Le nom Nez Perce, qui vient du français (« nez-percé »), est probablement dû à une erreur de traduction lors des premiers contacts avec les Européens, au début du 19ème siècle. Visiblement, il y aurait eu une confusion avec les Chinooks de la rivière Columbia, qui pratiquaient ce genre d’ornementation. Les Nimi’ipu, eux, ne se perçaient que rarement le nez, et n’utilisaient que peu de bijoux.
Sources:
Mithun, Marianne The languages of Native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press. (1999).
Campbell, Lyle. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press. (1997)
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