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Famille des langues kiowa-tanoanes
Données sur les langues kiowa-tanoanes
Où sont parlées les langues kiowa-tanoanes ?
Ces langues sont parlées par des peuples autochtones d’Amérique du Nord dans les états du Nouveau-Mexique, du Kansas et de l’Oklahoma aux Etats-Unis.
Qui parle ces langues ?
Les locuteurs de langues wakashanes sont des membres des « Premières Nations » nord-américaines, qui habitaient la région bien avant l’arrivée des Européens et la création des Etats-Unis.
Nombre de locuteurs (estimation) :
7625 selon l’UNESCO
6500 selon le site ethnologue.com (SIL)
Classification
La famille des langues kiowa-tanoanes compte à ce jour 6 langues.
Branche Kiowa
Kiowa : 400 locuteurs selon UNESCO et 1092 selon SIL
Branche Tiwa
Tiwa du Sud : 1600 locuteurs selon UNESCO
Groupe tiwa nord
Picuris : 225 locuteurs selon UNESCO
Taos : 800 locuteurs selon UNESCO et SIL
Branche Tewa
Tewa (ensemble dialectal) : 1600 locuteurs selon UNESCO
Branche Towa
Towa (nom alternatif : jemez) : 3000 locuteurs selon UNESCO et 1300 SIL
Commentaires sur la classification des langues kiowa-tanoanes :
Les quatre branches principales kiowa, tiwa, tewa et towa (les trois dernières étant regroupées sous le nom de langues tanoanes) sont identifiées depuis les années 60 (Hale, 1967). Le tewa est un ensemble d’une petite dizaine de dialectes parlés principalement dans la vallée du Rio Grande, au nord de Santa Fe.
Il y a eu des tentatives pour rapprocher la famille kiowa-tanoane d’autres familles, notamment la famille uto-aztèque, mais ces rapprochements restent pour le moment hypothétiques.
Les langues kiowa-tanoanes sont-elles en danger ?
Oui, toutes les langues kiowa-tanoanes sont menacées. Selon l’UNESCO, le kiowa, parlé seulement par quelques centaines de locuteurs âgés, est probablement le plus menacé par l’extinction, avec le picuris (qui n’a qu’une centaine de locuteurs).
Eléments ethnographiques
Comment vivaient les locuteurs des langues kiowa-tanoanes avant la colonisation ?
Il y a une très grande différence culturelle entre les locuteurs de kiowa, qui vivent dans les Grandes Plaines, et les locuteurs des langues tanoanes (Tiwa, Tewa, Towa) qui vivent dans les régions plus arides du sud des actuels Etats-Unis et font partie de la culture dites des « pueblos ».
– Avant la colonisation, les Kiowas vivaient dans un vaste territoire du sud des Grandes Plaines. En 1868, ils furent déplacés par le gouvernement des Etats-Unis dans une réserve de l’Oklahoma, où la plupart des locuteurs habitent toujours aujourd’hui.
Ils partageaient le mode de vie des tribus amérindiennes des Grandes Plaines : ils étaient chasseurs-cueilleurs et semi-nomades. Ils se déplaçaient sur un vaste territoire en suivant le cycle des saisons. L’été, ils partaient dans de grandes campagnes de chasse, en suivant les migrations des troupeaux de bisons. Ces campagnes pouvaient les amener à parcourir de très longues distances.
Au contact des tribus locutrices de langues différentes, ils utilisaient le langage des signes des plaines, notamment lorsqu’il s’agissait d’échanges commerciaux. Ces signes permettaient aux diverses tribus des Plaines, qui parlaient des langues très différentes, de communiquer entre elles.
– Les peuples dits « des pueblos » vivaient avant la colonisation dans la région frontalière du Mexique et des Etats-Unis, dans les états actuels du Texas, du Nouveau-Mexique et du Kansas.
Contrairement aux tribus des Plaines, les locuteurs de langues tanoanes étaient sédentaires, leur mode de vie centré sur l’agriculture et ils habitaient dans des villes appelées « pueblos » (de l’espagnol pour « village »).
Ces villes étaient constituées de maisons en terre et en bois, accolées les unes aux autres et où l’on pouvait circuler via un réseau complexe de terrasses. Elles étaient souvent situées sur des sites présentant une valeur défensive importante (à flanc de montagne, au sommet d’une « mesa », etc.), parfois semi troglodytes.
La beauté de ces sites et de ces villages a fasciné les européens, et les plus anciens « pueblos » qui n’ont pas été détruits, sont maintenant protégés par l’UNESCO, qui leur a donné le statut de « patrimoine mondial de l’humanité ».
Il faut noter que tous les peuples « pueblos » ne sont pas locuteurs de langues tanoanes. Au contraire, il existe une certaine diversité de langues au sein de ces peuples, qui parlent également le hopi (famille Uto-Azteque), le zuñi et le keresan (isolats).
Sources
Mithun, Marianne The languages of Native North America. Cambridge, UK: Cambridge University Press. (1999).
Campbell, Lyle. American Indian languages: the historical linguistics of Native America. Oxford: Oxford University Press. (1997)
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