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Langue isolante
Une langue est considérée comme isolante quand elle n’a pas de flexion, c’est-à-dire quand les mots ne peuvent être composés que d’un seul morphème (et que donc les notions de morphèmes et de mots se confondent). Un même morphème n’a, théoriquement, qu’un seul sens ou qu’une seule fonction grammaticale et il est, théoriquement aussi, indépendant syntaxiquement.
Considérons, pour illustrer, la phrase en chinois :
nǐ chī fàn le ma qu’on pourrait traduire mot à mot en français ainsi :
nǐ: deuxième personne singulier « toi »,
chī: « manger »
fàn : littéralement « riz cuit », qui est un prototype pour « nourriture »
le : particule finale d’actualisation.
ma :particule marquant l’interrogation
On pourrait la traduire par « « est-ce que tu as mangé (quelque chose) ? » ou « est-ce que tu as déjà mangé ? ».
On aura aussi en chinois :
wǒ chī fàn le : « j’ai mangé » ou wǒ est la première personne du singulier
tā chī fàn le : « il/elle a mangé » avec tā pour troisième personne, etc…
Le chinois est généralement l’exemple cité quand on parle de langues isolantes, mais beaucoup d’autres langues peuvent être considérées comme isolantes ; c’est le cas de la plupart des langues du sud-est asiatique ou encore de la plupart des créoles.
Note : Une langue est rarement « purement » isolante, car elle présente presque toujours des embryons de morphologie. C’est d’ailleurs, en réalité, le cas du chinois.