Imprimer |
17 novembre 2011: sortie à Hong-Kong d’un film taïwanais en langue seediq: « Guerriers de l’arc-en-ciel »
Le réalisateur taïwanais Wei Te-Sheng, à qui l’on doit ce film tourné en langue locale, le seediq, était interviewé il y a peu par le Hollywood Reporter. La raison pour laquelle le journal s’est intéressé à ce film est qu’il s’agit de la plus grosse production taïwanaise jamais mise en œuvre (25 millions de $), et qu’il est en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger.
Warriors of the rainbow (« Guerriers de l’arc-en-ciel ») est un film d’action basé sur une histoire vraie qui s’est déroulée dans une communauté aborigène de Taïwan, les Seediq : en 1930, les clans Seediq, menés par le charismatique leader Mouna Rudo, se révoltent contre les forces coloniales japonaises et finissent par les massacrer dans une grande sauvagerie.
Bien que mettant en scène des populations aborigènes en lutte contre les envahisseurs, ce « Guerriers de l’arc-en-ciel » n’a pas grand-chose à voir avec Avatar. Le film n’est en effet pas porté par les bons sentiments, avec d’un côté les méchants et de l’autre les héros positifs. Ici, les lignes sont plus floues, et la violence est présente de façon crue des deux côtés.
Le réalisateur le dit lui-même : « ce qui est spécial dans le film est qu’il ne s’agit pas juste des bons contre les méchants. Il y a toujours un côté positif chez les méchants, et un côté sombre chez les bons. Alors qu’on a généralement tendance à raconter des histoires de héros parfaits, où il n’y a pas de conflit interne. Mais nous voulons que le public ressente vraiment le combat des personnages dans cet événement historique, et que les gens réfléchissent à ce qu’ils auraient fait dans une telle situation. Nous voulons vraiment montrer au public américain une épopée héroïque différente, plutôt qu’un film de héros parfaits ».
Le film sera présenté en Occident dans sa version courte (2h30 au lieu des 4h30 de la version taïwanaise !), mais malheureusement celle-ci ne comporte plus les éléments sur la culture traditionnelle des Seediq. Il n’en reste pas moins qu’il ne fait pas de compromis linguistique puisqu’il est présenté dans la langue des protagonistes, le seediq.
Et le réalisateur est particulièrement heureux de ce que le succès du film à Taïwan a permis aux Aborigènes de retrouver une certaine fierté : « c’était très beau de les voir aller aux projections habillés en costume traditionnel ».
Pour lire l’article dans Time Out Hong-Kong