En début de semaine, l’UNESCO réunissait pendant 3 jours une quarantaine d’experts venus du monde entier. L’objectif était d’élaborer un outil qui permette à ses Etats Membres d’évaluer la situation linguistique dans leurs pays et, se basant sur ces évaluations, de prendre des mesures et de mettre en application des politiques linguistiques appropriées.

En 2002-2003 déjà, l’institution avait rassemblé un groupe international de linguistes afin de mettre sur pied une méthodologie visant à déterminer le niveau de vitalité des langues du monde. Ce groupe avait alors proposé un document qui a fait date, intitulé « Vitalité et disparition des langues » (Français|Anglais|Espagnol|Arabe|Chinois) et qui référençait 9 facteurs clef d’évaluation, allant du nombre de locuteurs à la présence de la langue dans le système éducatif ou les médias, en passant par le niveau de transmission de génération en génération.

La réunion des jours derniers a été, cette fois encore, riche des contributions d’experts de haut niveau, dont de grandes figures de la linguistique, mais aussi de spécialistes issus des secteurs de l’éducation, de l’anthropologie, des médias et d’Internet. Ils représentaient des universités, des centres de recherche, des compagnies privées et des ONG. Rozenn Milin, Directrice de Sorosoro, en faisait partie dans la section médias.

Durant trois journées de débats très denses, les différents groupes ont donc planché pour revoir la méthodologie élaborée il y a 8 ans, à la lumière des résultats accumulés depuis 2003… Ils ont également rédigé un certain nombre de principes et de recommandations destinés aux Etats afin que ceux-ci puissent agir en faveur de la diversité linguistique.

Les experts présents ont très largement mis l’accent sur le fait que les déclarations d’intention habituelles étaient insuffisantes et qu’il était grand temps d’agir concrètement, étant donné l’urgence à sauvegarder une diversité très mise à mal…