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27 mai : Projection du film « Akwaba. Les Eotilé à livre ouvert » au Centre d’Etude des Mondes Africains (CEMAf), Paris.
Les Eotilé sont une population de Côte d’Ivoire, dont la langue est aussi appelée béti ou betine. Antoine Kakou, de l’université de Cocody-Abidjan, recense 1756 locuteurs pour les deux dialectes de l’éotilé :
– 6 locuteurs pour le dialecte d’Adiaké, dont l’usage est désormais réduit à des fonctions religieuses, et qui est donc considéré comme étant en sursis ;
– environ 1750 pour le betine de Vitré.
Abandonné au profit de la langue agni, « langue de l’envahisseur », la transmission de l’éotilé aux jeunes générations n’est plus assurée, mais ses locuteurs éprouvent néanmoins de la fierté à défendre leur identité.
Intitulé « Akwaba. Les Eotilé à livre ouvert (Côte d’Ivoire) », le documentaire présenté au CEMAf montre la vie quotidienne dans les villages éotilé. On retient en particulier la cérémonie d’installation d’un chef de village, scène qui laisse deviner un changement dans les rapports entre Etat et chefferie traditionnelle, ou encore la pratique de la religion ancestrale restée vivante tout en coexistant avec d’autres religions importées. Il donne également à voir la façon dont le passé est revendiqué et le retour à la langue prôné.
Ce film de 52 minutes a été réalisé à l’occasion du retour de Claude-Hélène Perrot sur les rives de la lagune Aby, au sud-est de la Côte d’Ivoire, en novembre 2008. La scientifique revenait en effet sur les lieux de sa recherche pour porter aux Eotilé son livre, « Les Eotilé aux XVIIIe et XIXe siècles. Pouvoir lignager et religion », paru aux éditions de la Sorbonne et qui constitue à ce jour la seule publication existant sur l’histoire de ce peuple.
Le film sera projeté le jeudi 27 mai 2010 à 17h30, en présence de Claude-Hélène Perrot et des réalisateurs, Anice Clément et Jacques Merlaud. La projection aura lieu dans l’Auditorium (rdc) du CNRS, 27 rue Paul Bert, à Ivry-sur-Seine (Métro : Porte d’Ivry) et sera suivie d’un débat avec les réalisateurs.