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Le sirionó
Données collectées par l’UNICEF
Données sur la langue sirionó
Noms alternatifs : Mbia, chori
« Mbia » correspond à l’auto-dénomination (auto-ethnonyme). « Chori » est un terme péjoratif largement utilisé par les populations urbaines pour désigner les populations de la forêt.
Principaux dialectes :
Il n’ya pas, à proprement parler, de dialectes du sirionó à l’heure actuelle. Il est possible que la langue jorá (ou hora), disparue dans les années 60, ait été, en fait, un dialecte du sirionó.
Classification : Famille tupi, langues tupi-guarani, groupe II
Aire géographique : Bolivie, Département du Beni, provinces de Cercado, Mamoré, Moxos et Itenez et à la frontière avec le département de Santa Cruz.
Nombre de locuteurs : 187 locuteurs sur une population totale de 268 personnes, selon Crevels (2010). La population totale pourrait monter à 400 personnes en comptant les enfants de moins de 15 ans.
Statut de la langue : Selon les termes du décret suprême 25894 du 11 septembre, approuvé en l’an 2000, le sirionó est une des langues « indigènes reconnues comme officielles » en Bolivie.
Enseignement : Le sirionó est présent dans l’éducation scolaire locale qui est bilingue dans les premières années de l’école primaire, avant de devenir progressivement monolingue en espagnol.
Vitalité et Transmission : L’UNESCO considère que le sirionó est une langue en danger.
Selon Crevels, la transmission intergénérationnelle n’est pas bonne, et « les enfants, quand ils se retrouvent au collège, perdent de plus en plus leur langue. » Selon Crevels toujours, le sirionó est « sérieusement menacé d’extinction ».
Précisions historiques et ethnographiques
Deux théories s’opposent sur l’origine des Sirionós. Selon l’une de ces théories les Sirionós actuels seraient les descendants de populations guaranis ayant migré avant le 16 ème siècle vers l’actuelle Bolivie depuis les forêts côtières du sud du Brésil. Une autre théorie veut qu’ils soient venus, comme les Chiriguanos, du Paraguay au 16ème siècle. Ils sont proches des Jorá et des Yuqui dont ils se seraient séparés il y a 300 ans.
Selon l’anthropologue Stearman, et contrairement aux Chiriguanos, les Sirionós ont accru leur nomadisme en réaction à la pression coloniale et aux conquistadors espagnols, ils se sont ainsi longtemps maintenus à distance des contacts avec la société coloniale.
Dans les années 40 l’anthropologue Allan Homberg a résidé avec les Sirionós. Son travail anthropologique et son œuvre sont considérés comme des classiques de la littérature anthropologique. Il a montré que sous des dehors simple d’une société nomade de chasseurs cueilleurs, la société sirionó faisait montre d’une relation complexe et élaborée avec le milieu naturel dans lequel elle évolue.
Traditionnellement chasseurs-cueilleurs semi-nomades, les Sirionós vivent dans un environnement majoritairement forestier, dans la partie bolivienne de la forêt amazonienne. La chasse, activité de prestige, la pêche et la cueillette sont des activités qui perdent peu à peu de leur force à cause de la dégradation de leur environnement. Celui-ci est chaque jour plus menacé par la déforestation, les exploitations agricoles et les grands élevages et par la route allant de Trinidad à Santa Cruz.
Ils pratiquent également une agriculture sur brûlis à petite échelle et un élevage, particulièrement d’abeille, dont le miel constitue une ressource commercial importante pour les communautés sirionós.
Le Conseil du Peuple Sirionó est affilié au Conseil des Peuples Indigènes du Béni, qui joue un rôle majeur dans les mouvements de revendications indigènes en Bolivie. En 1990 ils ont bénéficiés d’un titre de propriété collective sur un territoire de plus de 60 000 hectares.
Bien que se déclarant majoritairement « évangélistes », ils pratiquent un syncrétisme où se conservent des pratiques et des croyances de leur mythologie ancestrale.
Pour plus d’informations sur le peuple Sirionó voir les pages qui leur sont consacrées sur le site Amazonia.bo (en espagnol)
Sources
Crevels, Mily (2010) Bolivia Amazónica In « Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina », UNICEF. Tome 1, pp 281-300.
Fabre, Alain. 2005. Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. Consultable en ligne [04/05/2011]
Sources en ligne
Données collectées par l’UNICEF sur le sirionó [04/05/2011]
Bibliographie complémentaire
Holmberg, Allan R. 1948. The Siriono. HSAI 3: 455-463.
Holmberg, Allan R. 1950. Nomads of the long bow. The Siriono of Eastern Bolivia. Washington: Smithsonian Institution.
Molina, Ramiro y Xavier Albó. 2006. Gama étnica y lingüística de la población boliviana. La Paz: Sistema de las Naciones Unidas en Bolivia.
PROEIB Andes. 2000. Estudios sociolingüísticos y socioeducativos con pueblos originarios de tierras bajas de Bolivia. Informe final. Cochabamba (Mimeo).
Stearman, Allyn. 1987. No longer nomads: the sirionó revisited. Hamilton Press, I 66p.
Teijeiro, José. 2007. Regionalización y diversidad étnica cultural en las tierras bajas y sectores del subandino amazónico y platense de Bolivia. La Paz: Plural Editores.
Voir l’Atlas sociolingüístico de pueblos indígenas en América Latina et Fabre (2005) pour une bibliographie plus complète.
Si vous avez des informations complémentaires sur cette langue n'hésitez pas à nous contacter : contact@sorosoro.org