Linguapax est une organisation non-gouvernementale créée en 1987 à Barcelone pour contribuer à la     préservation et à la promotion de la diversité linguistique dans le monde. Tous les ans, elle récompense des linguistes, chercheurs, professeurs, ou membres de la société civile qui se sont distingués pour leur action dans ce domaine.

Cette année, le prix Linguapax a été décerné à Jon Landaburu Illarramendi (1943, Paris).

Linguiste et philosophe de formation, la vie de Jon Landaburu a été partagée entre la France, où il a dirigé le laboratoire du CELIA (Centre d’Etudes des Langues Indigènes d’Amérique) au CNRS, et la Colombie.  Il s’est en effet spécialisé dans les langues de ce pays, qu’il a étudiées et pour lesquelles il s’est pleinement engagé au point qu’il est devenu une figure emblématique de leur protection. Il est connu en particulier pour avoir formé des Colombiens à poursuivre le travail de documentation et de revitalisation qu’il avait amorcé.

Sur le plan politique, il a joué un rôle actif dans divers programmes gouvernementaux visant à la promotion de ces langues. A la demande du président de la république de l’époque, il a participé à la traduction de la constitution colombienne dans diverses langues régionales. On lui doit également, en collaboration avec le Ministère Colombien de la Culture, l’initiative de la Loi 1381 (2010) qui vise à garantir la préservation et l’utilisation des 68 langues autochtones du pays.

Aujourd’hui Jon Landaburu continue de conseiller les institutions locales et internationales colombiennes et il est consulté par de nombreuses communautés.
C’est en hommage à son implication professionnelle et personnelle pour protéger les langues minoritaires colombiennes que le prix Linguapax lui est décerné cette année.

Le prix lui sera remis le 21 mai prochain à Barcelone